La presse a parfois raison
E n relisant l’interview de François Devaux réalisée par notre journaliste Antoine Comte, je me sens renforcé dans ma conviction qu’une presse indépendante est indispensable pour porter la voix des victimes de tout poil. Nous sommes fiers, ici à Tribune de Lyon, d’avoir joué un rôle pour qu’éclate la vérité dans l’affaire du prêtre pédophile Preynat, qui sévissait dans l’Ouest lyonnais. Fiers d’avoir joué un rôle, même modeste, pour que ce prédateur soit éloigné des enfants qu’il salissait dans la paroisse où les autorités cléricales l’avaient planqué.
Le fondateur de l’association La Parole libérée,
qui a révélé ce scandale dans nos colonnes voici tout juste un an, n’avait aucun relais pour dire sa souffrance. Difficile de s’attaquer à une institution aussi puissante que l’Église à Lyon : la justice traînait les pieds et personne n’avait vraiment envie ou intérêt que la vérité n’éclate. Qui d’autre que la presse peut faire entendre la voix des victimes dans ce contexte ? Personne, en vérité. Nous autres journalistes sommes souvent critiqués et accusés - parfois à juste titre ! - de servir les intérêts du pouvoir, au lieu de défendre les droits de ceux qui le subissent. Cet épisode montre que ce n’est pas toujours vrai.
On a besoin aussi de la presse dans les quartiers.
Car les quartiers, c’est notre premier espace de vie. C’est là que l’on consomme, que l’on s’implique, que l’on crée des liens… C’est là que l’on a besoin d’une presse indépendante capable aussi de bousculer les pouvoirs des potentats locaux. Surtout dans une métropole telle que la nôtre, vibrionnante, changeante, bougeante. Depuis juillet, nous testons une première édition locale dans le quartier de la Croix- Rousse, un quartier qui porte une forte identité.
Mais nous voulons en créer de nombreuses autres,
car l’identité lyonnaise, c’est aussi une mosaïque de quartiers dont les habitants n’ont que rarement droit au chapitre. Nous avons identifié 61 bassins de vie susceptibles d’accueillir une édition locale dans la région lyonnaise. Cela mettra certainement du temps, mais nous avons la ferme intention de couvrir ces quartiers les uns après les autres.
En parlant d’une ville qui bouge : j’ai vu avec une vraie surprise le classement des dix premiers musées français
établi par le géant américain TripAdvisor. Le seul musée lyonnais présent dans cette liste est le musée de la Miniature et du cinéma, un projet entièrement privé dans le quartier Saint- Jean. Profitez de cette actualité pour aller le visiter : c’est un lieu étonnant, extrêmement poétique et qui a coûté zéro au contribuable.