La Tribune de Lyon

L’invité

Grégory Cuilleron : « C’est important de ne pas être simplement un tiroir caisse »

- PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE LOPES

On vous connaît surtout en tant que cuisinier et on a été surpris de vous voir sur un plateau de télé pour parler de sport en septembre…

GRÉGORY CUILLERON : J’avais déjà été sollicité par TV5 Monde pour les jeux de Londres en 2012. Ce qui m’avait permis de connaître la fédération Handisport et les athlètes, alors quand on m’a proposé de couvrir ceux de Rio cette année, j’ai dit oui. Je tiens à dire que je ne suis pas juste balancé là parce que j’ai un handicap ( il est né avec une

malformati­on du bras gauche, NDLR). Je suis à la base un fan de sport, parrain de l’équipe de France de tennis de table et un grand fan de foot, et particuliè­rement de l’OL. Je suis l’OL depuis tout petit, et je tiens à préciser que je les ai toujours soutenus, même avant qu’ils ne gagnent un titre ! Je suis aussi un grand fan du Lou. J’ai de la famille qui y a joué, mon grand- oncle, Michel Pomathios, qui a été le premier Français à faire partie des Barbarians, et un cousin, Clément Fromont, qui s’occupe des espoirs d’Oyonnax, que j’aimerais bien faire embaucher au Lou. Comme ça, je ramènerai la famille à Lyon !

Entre le foot et rugby, ce n’est pas tout à fait la même ambiance…

C’est vrai. Je vais souvent au stade avec Philippe Montanay, l’ancien journalist­e de TLM, et on se dit qu’on croise exactement les mêmes personnes au Lou et à l’OL. Mais quand elles sont au Lou, elles sont en jeans et te disent bonjour ; quand elles sont à l’OL, elles sont en costume et ne te calculent pas. C’est assez rigolo.

Vous habitez donc toujours à Lyon ?

Ah oui, à 100 % ! Même si je suis à Paris entre deux et trois jours par semaine, je ne dors pas si souvent que cela en dehors de mon lit. Bien sûr que pour le business, j’aurais plus d’intérêt à être à Paris, mais je n’en ai aucune envie. Ici, j’ai mes potes et ma famille et c’est ce qui compte le plus. Et puis, je suis un enfant du Vieux- Lyon. Cela fait 36 ans que j’habite ici. Notre resto ( le Cinq mains, qu’il a ouvert avec son frère en

2015, NDLR) est juste à côté de chez notre grand- mère, qui réside dans un immeuble où ma famille habite depuis cinq génération­s.

En parlant de votre restaurant, le Cinq mains, c’est vous qui en êtes le chef ?

Non, ce sont mon frère Thibault et un diplômé de l’Institut Paul Bocuse, Antoine Larmaraud, qui y travaillen­t à temps plein. Dès le départ, on s’est organisé pour que tout aille bien sans moi. Je les aide les trois quarts du temps pour la mise en place, mais jamais pour le coup de feu. La promesse n’est pas de m’y voir cuisiner tous les jours. Parfois, j’organise des dîners à thème pendant lesquels je cuisine, et j’aimerais en faire un rendez- vous régulier, une fois par mois, où je pourrais travailler des produits plus prestigieu­x qu’on ne peut pas mettre à la carte aujourd’hui. Mais on verra avec le temps. Aujourd’hui, je suis très content d’avoir un lieu d’expression. C’est quelque chose qui me manquait.

Donc, à quoi ressemble votre quotidien si ce n’est pas derrière les fourneaux ?

En gros, je passe 40 % de mon temps sur les interventi­ons pour le handicap, 40 % à donner des cours de cuisine dans des écoles ou ailleurs et 20 % à la télé.

Justement, la télévision est généraleme­nt un média où il est difficile de perdurer. Quel est votre secret de longévité ?

Je ne vais pas être hypocrite : ma longévité, j’essaie de l’entretenir. Mais au début, je ne m’attendais pas à ça.

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