Culture et spectacles. Cinéma : comment les fi lms du festival Lumière sont restaurés
Le festival Lumière se prépare aussi à… Bologne ! La cinémathèque de la capitale régionale italienne est en effet un des tout premiers partenaires du festival depuis sa première année. Car elle est aussi un des plus grands centres de restauration des films au monde. En 2009, c’est elle qui avait permis la projection du film muet La Contessa Sara de Roberto Roberti ( 1919), le père de Sergio Leone, pour la rétrospective Clint Eastwood. Cette année, les Bolonais sont déjà en train de préparer Marie- Octobre de Julien Duvivier ou Sherlock Junior de Buster Keaton pour le ciné- concert l’Auditorium. Un film à restaurer peut prendre entre 900 heures et 8 000 heures de travail pour les cas les plus épineux. Toute une ruche y travaille, aussi bien en pellicule qu’en numérique, outil désormais indispensable pour la réfection des films, offrant notamment la possibilité de reconstituer des parties entières endommagées image par image, d’où le temps exceptionnellement long.
Avant l’étalonnage ( photo), qui est la dernière étape, ce sont des dizaines d’yeux et de mains qui travaillent à la fois à reconstituer l’historiographie du film pour établir la bonne version à restaurer, et une ruche de « photoshopers » en beaucoup plus sophistiqués qui nettoie et rééchelonne la lumière et les couleurs photogramme par photogramme, en pleine obscu- rité. Mieux vaut avoir de bonnes lunettes. En ce moment, Bologne est aussi la première ville étrangère à accueillir l’expo Lumière ! qui viendra à Lyon en 2017 au Musée des Confluences. Une belle façon de ( re) découvrir toutes les inventions des frères Lumière, et pas seulement le cinéma, de la photo instantanée à la 3D en passant par les 1 420 films Lumière projetés dans leur intégralité en 7 minutes sur un mur géant. Vivement l’année prochaine !