Juste un film pour rien
Dolan clame qu’il s’agit de son premier « fi l m
d’homme » . C’est surtout sur le fond un de ses plus puérils. En adaptant la pièce de Jean- Luc Lagarce que Michel Raskine avait superbement montée à la Comédie française, peinturlurant les autres personnages à grands coups de maquillages ( Baye), tatouages ( Seydoux), filmant tout le film du point de vue de la supériorité de l’artiste propre sur lui, le seul à correctement s’exprimer. À la réflexion sur la mort de Lagarce, se substituent des flashback clipesques explicites et des scènes de crêpages de chignon sans intérêt jusqu’à un plan de fin consternant, quand ce n’est pas Gabriel Yared qui sort les mauvais violons hollywoodiens dès la première scène... C’est d’autant plus dommage que lorsque Dolan se contente de filmer ses acteurs - tous très bons - son art du portrait, le temps de plusieurs scènes de bravoure, nous rappelle qu’il est un grand cinéaste. Mais toujours un piètre auteur. Juste la fin du monde de Xavier Dolan ( Can- Fr, 1 h 37) avec Gaspard Ulliel, Marion Cotillard...