Pour le meilleur et surtout le pire
Lors d’une conférence consacrée aux réseaux sociaux à laquelle j’ai récemment participé, on m’avait questionné sur la nécessité d’être présent ou non sur Twitter, Facebook et autres Linkedin « pour exister professionnellement » . Sans hésiter, j’avais évidemment répondu par l’affirmative. Mais après coup, je me rends compte que j’aurais surtout dû répondre : « oui, mais à condition de savoir les utiliser » . Ce qui s’est passé durant la soirée de dimanche dernier est juste à vous dégoûter du fonctionnement actuel des réseaux sociaux. Plusieurs pseudo- supporters de l’OL ont en effet annoncé via des dizaines de tweets la mort de Mathieu Valbuena, le milieu de terrain du club lyonnais. « Quel drame. Nous venons tout juste d’apprendre le décès de Mathieu Valbuena, 32 ans, sans en connaître la cause exacte. Pensées à sa famille » , pouvait- on lire par exemple sur le réseau social durant une bonne partie de la soirée. Des trolls se faisant passer pour les comptes offi ciels de l’OL, de l’OM mais aussi de stars du foot comme Thierry Henry et même de François Hollande avaient aussi été créés pour donner plus de poids à cette répugnante rumeur infondée, faisant ainsi croire à des milliers de twittos que « Petit vélo » , comme aiment le surnommer amicalement ses coéquipiers, ne verrait plus jamais un terrain de foot. Et c’est bien là le problème. Certes, les anti- Valbuena avaient tout mis en oeuvre pour qu’on y croit, mais s’ils ont eu une telle portée notamment grâce au hashtag # RipValbuena, c’est parce que des milliers d’utilisateurs ont partagé la fausse information sans chercher à s’assurer de sa véracité. Pourtant, il suffi sait de cliquer sur les comptes bidons du Président de la République ou de médias détournés pour se rendre compte par leur faible nombre d’abonnés que tout était pure invention. Il aura fallu attendre que l’OL réagisse offi ciellement via un tweet indiquant que son joueur était « heureusement bien vivant contrairement à ce que d’ignobles individus colportent
sur Twitter » pour que le souffl é retombe enfi n. Espérons que cet épisode servira d’exemple pour contrer les prochains fake dont Twitter se fait trop souvent le porte- parole. La légitimité de l’oiseau bleu est en jeu.