Bactéries : Amoéba veut révolutionner le traitement des eaux usées
C’est l’histoire d’un marché qui se compte en milliards
d’euros. 21, pour être précis. En inaugurant fi n septembre sa première usine à Chassieu, la start- up Amoéba, spécialisée dans le traitement des eaux usées, a posé la première pierre de ce qui pourrait devenir une énorme machine. Ces nouveaux locaux permettent à l’entreprise de produire 24 heures sur 24 le premier biocide entièrement naturel au monde. Autrement dit le premier « micro- organisme naturel capable d’ingurgiter et de faire disparaître des bactéries dans l’eau » , présente Fabrice Plasson, le fondateur de l’entreprise. L’innovation « ne présente aucun danger pour l’homme et l’environnement, contrairement au chlore ou au désinfectants habituellement utilisés pour traiter les eaux » , continue Fabrice Plasson. Le dirigeant d’Amoéba vend également son produit comme plus performant que ceux existant déjà. « Notre biocide s’attaque au biofi lm, ces dépôts présents dans les tuyaux, et qui contiennent 99 % des bactéries. Il est impénétrable pour les produits traditionnels mais notre amibe vient le brouter. » Le biocide d’Amoéba, qui attend encore une autorisation de mise sur le marché européen – espérée d’ici la fin de l’année – peut être installé dans une entreprise en une demi- journée, contre 3 000 euros. Une seule bonbonne de biocide peut traiter plusieurs milliers de litres d’eau. L’usine de Chassieu, qui emploie 40 personnes, pourra produire 200 bonbonnes par jour en période de pointe. Un rendement que les dirigeants de l’entreprise espèrent augmenter pour répondre à une demande qu’ils imaginent galopante. LUCAS DESSEIGNE