« Mr Wollf » de Gavin O’Connor
Trouver un nouveau genre de héros devient
un casse- tête pour les scénaristes. À force de se donner des coups de massue, ils ont trouvé une idée originale. Ben Affleck interprète Christian Wolff, un héros affublé de défauts majeurs. Non seulement il est autiste, ce qui est le moindre mal, mais surtout comptable ! Qui a envie de voir un film d’action dont le premier rôle est celui d’un comptable avec trois stylos de couleurs différentes dans la poche ? Évidemment, celui- ci est différent. Comme la plupart des autistes au cinéma, il est surdoué. Il sait direct combien font 382 par 4 273 ( facile : 1 632 286). Il se retrouve conseiller financier en free lance pour divers groupes mafieux, turlupinant les agents du trésor qui le pistent en vain. Mais le comble est qu’il lui arrive de vrais soucis lors d’un audit pour une entreprise informatique traditionnelle. Il épluche dix ans de comptabi- lité en une nuit ( alors qu’il faudrait des mois, combien de kilos de paracétamol faut- il pour supporter ça !?) et trouve un gros trou, ce qui déplaît, entraînant un nombre de morts considérable. Et voilà la partie action. Le père de Wolff, militaire, pas spécialement client pour la gay pride, a refusé pour son fils l’aide d’un psychologue beaucoup trop bienveillant et cool. Il a préféré lui apprendre les arts martiaux et les armes à feu dès la maternelle. Ben Affleck interprète à merveille ce poisson froid, bourré de TOC ( les jaunes des oeufs au plat présentés en triangle équilatéral). Ce film sympathique, qui montre qu’on peut surmonter son handicap, réconcilie avec la comptabilité. Mr Wollf. De Gavin O’Connor Genre : le compte est bon, tu peux mourir maintenant. États- Unis. 2 h 10. Avec Ben Affleck, Anna Kendrick, JK Simmons...