Les chroniques de la rédaction
L’adjectif qualificatif « cafi » , ( écrit aussi caffi , - ie) est surtout employé aujourd’hui avec le sens « rempli, plein à l’excès, qui a en abondance » , comme le montrent les exemples suivants : « Cette année j’ai eu beaucoup de prunes, mon prunier en était cafi » , « Sa fi gure est cafi e de taches de rousseur » . Cette forme est surtout employée dans la partie centrale et occidentale de Rhône- Alpes. Dans l’Ardèche, la Drôme et une partie de la Provence est employée la forme clafi ,- ie. Dans les relevés anciens de lyonnaisismes, cafi est aussi mentionné avec le sens « mal levé, tassé,
épais » en parlant du pain ou d’un gâteau ou avec le sens « plein, rempli » en parlant d’une personne ( on
peut, par exemple, « être cafi d’orgueil » ou « être cafi de colère » ) . « Un pain caffi est un pain mal travaillé, mal levé, mal cuit, qui ressemble plus à de la farine mouillée qu’à du pain ; c’est une masse lourde. Au fi guré, il voudra dire lourd, pesant, accablé » , a écrit A.
Vachet dans son Glossaire des gones de Lyon d’après M. Toulmonde et les meilleurs auteurs du Gourguillon et de la Grand’Côte ( 1907). Avec son humour habituel, Nizier du Puitspelu a illustré ce mot dans son Littré de la Grand’Côte ( 1894) avec l’exemple suivant :
Lorsque le pauvre Thierry ( mort photographe) voulut se marier, on lui présenta une demoiselle fort riche, mais, au grand désespoir de ses parents, il la refusa disant qu’il la trouvait trop cafi e. C’est une raison » .
Dans son Dico illustré des gones ( 1994), Félix Benoit cite, lui aussi, le mot cafi qu’il défi nit par « trop lourd » et propose les deux exemples suivants : « Le pain cafi vous reste sur l’estomac » et « Une vieille catolle cafi e en bondieuserie » . Clafi et cafi viennent, par l’intermédiaire du substrat dialectal, du latin clavo fi gere « fi xer avec un clou » .