L’édito de François Sapy
On dit souvent que les Français sont égoïstes et peu généreux. C’est bien évidemment faux. Je veux donc tirer mon chapeau à tous ces gens qui se mobilisent et occupent le gymnase de l’école Gilbert- Dru ( Lyon 7e) pour y loger temporairement une dizaine de familles obligées de dormir dehors. Ces Lanceurs d’alerte ne suivent pas un mot d’ordre particulier. Elles sont tout simplement indignées de voir que 5 % des élèves d’une classe sont obligés de dormir dehors. Il y a là des profs, des habitants du quartier... Des gens comme vous et moi qui occupent paisiblement le gymnase et y logent les familles avec leurs enfants.
Je ne veux pas faire de l’angélisme béat, car je sais bien qu’un tel acte ne réglera pas toute la misère du monde.
Mais c’est particulièrement rassurant de savoir qu’il existe encore et toujours des personnes capables de se mettre en danger pour faire vivre le lien social. Et du coup, quand j’entends certains hommes politiques locaux vociférer contre les migrants par pur opportunisme politique, je trouve cela encore plus écoeurant.
Des gens bien à la ville cool, il y a un pas que je franchis allègrement.
Nous avons décidé de faire ce dossier en nous disant qu’il existait parfois un vrai décalage entre les discours de certains ( même si on entend de moins en moins ces gens du passé) qui essayent de préserver l’entre- soi lyonnais et la réalité de cette ville qui change et s’embellit d’incroyable façon. Notre journaliste François Mailhes a inlassablement arpenté le terrain lyonnais pour savoir si notre ville était vraiment « cool » .
Du concret, du vérifiable : ce que l’on vous propose ici, c’est la preuve par A+ B que Lyon est une ville cool.
Bien sûr, il doit encore s’en trouver quelques- uns qui vont vous tirer la manche un jour et pour vous dire le plus discrètement possible que Lyon est toujours une ville secrète et de réseaux, fermée sur elle- même et fière de l’être. Ne les croyez pas et lisez ce dossier. Vous y trouverez la preuve par dix que c’est absolument faux.
Étonnant cet entretien avec Juliette Jarry réalisé par Olivier Vassé.
L’entrepreneure venue de la société civile ( elle est jeune cheffe d’entreprise par ailleurs), qui vient de rentrer dans l’équipe de Laurent Wauquiez comme vice- présidente de la région chargée du numérique, jette un regard assez frais sur l’engagement politique. Elle dit même haut et fort qu’elle n’est pas d’accord sur certaines questions fondamentales avec son patron ( et on la comprend). On se dit que, si ces propos sont sincères, c’est vraiment rassurant. Le souci, c’est qu’en politique plus qu’ailleurs, le temps est assassin, qui emporte avec lui les rêves des jeunes élus et les transforme en cauchemars machiavéliques.