Je t’Modem moi non plus
Philippe Meunier, le député saucisson- pinard de la 13e circonscription du Rhône, a tenté de justifi er la semaine dernière les raisons qui poussent son champion, Nicolas Sarkozy, à rejeter François Bayrou et ses troupes de la primaire de la droite et du centre. Un peu gêné aux entournures, l’élu républicain de Saint- Priest. Il faut dire que côté pile, il a signé avec Laurent Wauquiez et 163 autres élus ( dont Sylvie Goy-Chavent, la conseillère régionale UDI) l’Appel pour une véritable alternance, qui fustige le danger que représenterait dans la primaire ce « traître » de Bayrou, qui s’est allié cette fois à Juppé après avoir voté Hollande à la présidentielle de 2012. Côté face, Meunier appartient à une majorité LR/ UDI/ Modem construite à l’été 2015, soit six mois avant les élections régionales, qui a permis à Laurent Wauquiez de gagner la Région Auvergne- Rhône- Alpes. Pour justifi er ce rassemblement de premier tour, Wauquiez expliquait alors que les Français en avaient marre des divisions. C’était il y a moins d’un an. C’est drôle parfois la politique. « Mais c’est différent parce qu’ils soutiennent Laurent, à la Région il n’y a aucune tension avec les élus du Modem »
, a glissé Meunier, dans un grand numéro d’équilibriste, pour expliquer ce double discours. L’amour vache rend- il amnésique ? Ce n’est pas impossible, puisque Meunier a visiblement oublié que les élus Modem se sont opposés, très récemment, à des votes de la majorité régionale sur les chasseurs ou les migrants. On verra bien le 20 novembre si cette stratégie de mobilisation du noyau dur des militants LR sera payante dans les urnes pour Sarkozy, mais aussi pour tous ceux qui le soutiennent dans l’agglomération. Car mine de rien, ils jouent gros. En attendant, elle aura permis au Modem, un parti que l’on croyait décimé, de revenir au centre du jeu. C’est plutôt une bonne nouvelle pour des centristes éclatés localement entre Collomb et Wauquiez mais qui, en ayant choisi de soutenir Juppé au niveau national, pourraient décrocher quelques investitures pour les législatives.