La Tribune de Lyon

Mon déjeuner avec Cécile Siméone

Elle a choisi de déjeuner chez Slake, un coffee shop situé à deux pas de sa boutique, où elle a ses habitudes.

- V. L.

« Je viens régulièrem­ent chercher mon déjeuner ici, que j’emporte à la boutique. Les produits sont frais, bio, les plats équilibrés et les gens sont sym

pas. » On comprend vite comment l’ancienne mannequin a conservé sa taille de guèpe, malgré ses 45 ans : elle ne mangera au cours de notre déjeuner qu’une part de quiche aux poireaux avec un yaourt et une bouteille d’eau. Quand on lui demande quelles sont ses tables fétiches, elle avoue être casanière et sortir peu. « Avec le resto ( tenu par son mari), on voit du monde, donc le week- end, on a juste envie

d’être chez nous avec les enfants

et de surtout ne rien faire. » Récemment, elle est allée chez Bianca, aux Brotteaux, un restaurant italien ouvert par un ami, et va à La Maison quand elle a envie de prendre un verre.

Au niveau entreprene­urial, Cécile Siméone n’en est pas à son coup

d’essai avec Simone Sisters, elle avait ouvert dès 2002 une boutique de prêt- à- porter, rue des Quatre- Chapeaux ( Lyon 2e), avec sa soeur Margot, qui s’appelait déjà « Simone » . Elle y distribuai­t des marques encore inédites sur Lyon, en apportant une touche folk au dressing encore un peu « classique » des Lyonnaises. « On était

juste en face d’un bar à hôtesses… Mais après notre installati­on, il y a plein de belles boutiques qui ont

ouvert » . Et si elle a pu réaliser un de ses rêves avec sa boutique, elle avoue que c’est grâce au soutien indéfectib­le de son mari, lui aussi entreprene­ur dans l’âme, qui a ouvert à Brignais le premier foot en salle de la région, puis un restaurant, le 1838, dans un ancien couvent. « Je n’aurais pas pu monter ce projet si mon mari n’avait pas pris le relais auprès de mes filles, pour la sortie de l’école, les devoirs, les repas… » . Quand on dit que derrière chaque grand homme, il y a une femme, le couple Casagrande- Siméone montre que l’inverse est également vrai.

Et vous avez accepté… Exactement. Puis seulement j’ai réalisé dans la journée que j’allais passer à la télé en direct. À l’époque, l’émission attirait une foule incroyable sur la Croisette. Quand je suis arrivée en coulisses, j’ai commencé à pâlir. Je ne tenais plus sur mes jambes. Les assistante­s étaient en panique et cherchaien­t déjà une remplaçant­e… Et là, Philippe Vandel est arrivé. Il m’a dit de secouer les mains comme si je voulais en décrocher mes doigts. On était à deux minutes de l’antenne. Et dès que j’ai posé un pied sur le plateau, comme par magie, toute ma peur s’est envolée. Le soir même, De Greef m’a proposé de présenter la météo pour la rentrée. Et voilà comment tout a commencé. Ce ne sont que de super souvenirs. Tout était top, il n’y a rien à jeter. Finalement, le festival de Cannes vous a porté bonheur… Oui ! Pour l’anecdote, je me suis retrouvée le soir même sur le bateau de Canal, à la grande table avec Carole Bouquet, Jean- Claude Brialy, Michel Denisot… Que des gens incroyable­s ! Et moi je me sentais un peu cruche, je ne savais pas quoi dire. À 24 ans, on n’a aucune maturité, surtout au milieu de ces gens qui ont une gouaille pas possible. Moi qui n’avais jamais rencontré personne ! Maintenant il y a prescripti­on, racontezno­us ces fameuses « soirées Canal » … Contrairem­ent à ce qu’on raconte, ce ne sont pas tous des drogués à Canal+. Moi, je n’ai pas connu l’époque De Caunes, donc je ne peux pas en parler. Ce que je peux dire, c’est qu’on faisait bien la fête, ça c’est vrai. Mais il n’y avait pas de rails de coke sur les bureaux. Je n’ai jamais vu ça. Par contre, il y avait une vraie ambiance, un côté famille. On sortait, on mangeait ensemble avec Edouard Baer, Ariel Wizman, Jamel Debbouze... Pourquoi êtes- vous partie, à peine trois ans plus tard ? J’avais d’autres envies. Alors j’ai proposé un projet à la chaîne. Je voulais présenter une émission sur les capitales européenne­s et les grandes villes françaises, de l’apéro à la boîte de nuit. J’ai même tourné le pilote à Lyon. Mais ça ne rentrait pas dans leur grille, alors ça n’a pas été retenu. Et j’ai décidé d’arrêter. En fait, je n’ai jamais été attachée au monde de la télé. Et puis c’était le moment où Guillaume Durand partait, Nagui arrivait. Je ne me voyais pas dans ce nouveau Nulle part ailleurs. Vous avez conservé des contacts ? Un peu avec Guillaume Durand. Mais j’ai vraiment décroché de ce milieu. J’ai appelé Jamel quand il est passé à Lyon l’année dernière pour une avantpremi­ère. Simplement parce que je voulais que mes fi lles le rencontren­t. Sinon je ne suis pas très douée pour entretenir mon réseau. J’aime que les relations soient naturelles. Après avoir vécu une vie parisienne exaltante, cela ne vous a pas fait un choc de venir vivre à Saint-Genis- Laval ? Même si j’adore Paris, je ne pourrais plus y vivre. J’ai bien vécu là- bas, c’était génial et intense. Mais du jour où je suis devenue mère, j’ai eu envie d’autre chose. Aujourd’hui, j’adore Saint- Genis. J’aime rester en famille. J’ai une maison près de l’Observatoi­re, avec d’un côté le village et de l’autre, des vaches et des champs. On a une vue magnifi que et on est à la campagne. On va se balader, on fait des marches. C’est parfait. Et en plus, toute ma famille y habite, ma soeur, mes parents. Comme des vrais Latins, le clan Siméone est soudé. Vous allez fi nir maire du village ! Je détesterai­s ça ! Mais on adore notre village, je ne bougerais pour rien au monde. Donc pas de retour prévu à la télévision ? Si on me proposait une jolie émission de déco, mais sans l’obligation de vivre à Paris, pourquoi pas. Il me faudrait un rythme cool d’une à deux émissions par mois. Ce serait la seule condition qui me ferait refaire de la télé. Mais vous ne me verrez jamais faire une émission autour d’une table.

« À Canal+, il y avait une vraie ambiance, un côté famille. On sortait, on mangeait ensemble avec Edouard Baer, Ariel Wizman, Jamel Debbouze... »

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