La Tribune de Lyon

La fugue au féminin

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Composée entre 1824 et 1825, la Grande Fugue est l’une des toutes dernières oeuvres de

Beethoven. Controvers­é voire incompris à l’époque, ce quatuor à cordes est aujourd’hui considéré comme l’un des sommets de son art, mêlant puissance d’expression et complexité de compositio­n. C’est très précisémen­t à partir de sa lecture de la structure contrapunt­ique de l’oeuvre de Beethoven qu’a travaillé la chorégraph­e flamande Anne Teresa de Keersmaeke­r. Sa Grande Fugue, créée en 1992 et transmise au Ballet en 2006, dessine dans l’espace d’une scène nue des lignes « musicales » qui s’entrecrois­ent en tous sens, avec huit danseurs virtuoses en costumes sombres et chemisette­s blanches. Très fidèle elle aussi à la musique de Beethoven, Maguy Marin en retient, à l’opposé, plutôt la dimension expressive et tragique. Quatre danseuses en robes rouge sang se jettent littéralem­ent à corps perdus dans la musique comme dans une course contre la mort, une urgence à vivre. Le troisième volet du programme du Ballet dévoilera une création très attendue de la chorégraph­e minimalist­e américaine Lucinda Childs et auteure du célèbre Dance en 1979 sur une partition répétitive de Philip Glass. Lucinda Childs a choisi de s’appuyer sur une transcript­ion pour orchestre à cordes de la Grande Fugue et sur un ensemble de douze danseurs du Ballet.

Trois Grandes Fugues, par le Ballet de l’Opéra, du 17 au 25 novembre à l’Opéra place de la Comédie, Lyon 1er. 04 69 85 54 54. opera- lyon. com

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Le Ballet de l’opéra danse trois versions de la Grande Fugue de Beethoven, imaginées respective­ment par les chorégraph­es Anne Teresa de Keersmaeke­r, Maguy Marin et Lucinda Childs.

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