La Tribune de Lyon

Vénus sans fourrure

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JEUDI 24 NOVEMBRE C’est un des spectacles les plus gonflés de Robert Carsen. Alors que le metteur en scène canadien vient de fêter ses 30 ans de labeur avec un superbe

Orfeo à l’Opéra de Lausanne le mois dernier, UGC a la bonne idée de retransmet­tre le Tannhäuser qu’il avait créé à l’Opéra de Paris. Carsen ne s’est pas souvent aventuré du côté de Wagner. Ici l’écartèleme­nt du héros entre les plaisirs de la chair et la nécessité de la création devient extraordin­airement physique : Carsen fait de Tannhäuser un peintre plutôt qu’un chanteur comme le veut le livret original. La célèbre ouverture se transforme en monument de Pop art où les toiles se multiplien­t, tandis que l’armature des toiles retournées formeront les croix catholique­s pour le choeur des pèlerins. Tel un Turner dépassé par sa création, Tannhaüser se retrouvera en pleine crise dans un musée en voyant ses oeuvres exposées pour le fameux concours au dernier acte. Une des plus belles mises en scène de Carsen, qui comme d’habitude a su trouver la scénograph­ie idoine pour faire entrer l’oeuvre dans notre imaginaire collectif. Vous ne pourrez plus jamais voir

Tannhäuser comme avant.

Tannhäuser de Richard Wagner. Jeudi 24 novembre à 19h30 à l’UGC Confluence et Cité internatio­nale. De 10 à 30 €. Mise en scène : Robert Carsen. Direction musicale : Sebastian Weigle à la tête de l’Orchestre du Liceu Barcelona.

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