Aulas, le nouveau soyeux
information est passée un peu inaperçue.
Lundi soir, Ma vie de courgette, film d’animation entièrement tourné au Pôle Pixel de Villeurbanne, a été nommé aux Golden Globes américains, sortes d’ « Oscars bis » de la télévision et du cinéma. Il est également nommé aux Oscars. La petite production villeurbannaise y côtoie des énormes « blockbusters » de Disney ( 50 milliards de chiffre d’affaires). Il faut capitaliser – c’est le mot – sur ce succès.
Se souvenir qu’il y a vingt ans existait à Lyon un écosystème unique au monde dans les jeux vidéo,
construit autour de notre champion Infogrames. Et se souvenir aussi que cet écosystème a pratiquement entièrement disparu ( exception faite bien sûr d’Arkane Studios et son carton Dishonored). S’il s’est évaporé, c’est parce que la locomotive Infogrames a explosé en vol et que le pouvoir politique n’a pas suffisamment investi sur la filière.
Ne recommençons pas les mêmes erreurs :
mettons davantage de moyens sur les industries créatives et l’animation. Renforçons les centres de formation d’excellence que nous avons à Lyon ( l’école Émile- Cohl, par exemple) : ces centres nous permettront de résister aux aléas de la conjoncture et de fixer durablement des emplois ici. J’entends bien ceux qui disent que les films d’animation, ce n’est pas très sérieux et qu’il vaudrait mieux investir dans notre bonne vieille industrie métallurgique, chimique ou mécanique.
Mais quelle industrie affiche un bilan aussi glorieux que l’animation depuis quelques mois dans la région ?
En novembre 2015, le leader français du film d’animation, Xilam, a créé une unité d’une centaine de personnes à Villeurbanne, au pôle Pixel. Et mardi dernier, la société proposait encore onze recrues sur son site internet… Qui dit mieux ?
Puisque l’on parle de spectacle, l’OL a officialisé mardi dernier la vente de 20 % de son capital au groupe chinois IDG.
Je ne fais pas partie de ceux qui déplorent cette prise de participation. Au contraire. Les Chinois vont apporter de l’argent à l’entreprise de spectacle qu’est l’OL et lui ouvrir, de surcroît, les portes du gigantesque marché chinois. Aulas ne fait rien d’autre que ce que ses illustres devanciers soyeux ont fait à Lyon. À partir du XVIIe siècle, ils sont partis à la conquête du monde. Eux vendaient des tissus et de l’élégance, lui vend du spectacle et du rêve. Les produits sont différents, mais le moteur est le même.