Mes amis, mes emmerdes
Pas sûr que la Une de L’Express de la semaine dernière soit tombée à pic pour David Kimelfeld. « Votre prochain maire ? » , titrait le magazine, avec un point d’interrogation qui semblait ajouté presque à contrecoeur. Il faut dire que, vu de Paris, l’affaire semble déjà entendue : Collomb est le boss à Lyon et s’il choisit de laisser son fauteuil à Kim, c’est que tout va se faire en douceur. Pourtant, dauphin n’est pas un métier facile quand on est entouré de requins. Kim a pu encore s’en rendre compte ces derniers jours. Jusqu’ici, en tout cas depuis son intronisation fin août, les poignards étaient restés dans leurs étuis. C’était sans compter sur ses camarades socialistes qui laissaient entendre, évidemment en off, que passer de la mairie de la Croix- Rousse à celle de Lyon, ne serait pas un long fleuve tranquille. Ils ont tenu parole : la semaine dernière, plusieurs barons locaux du Parti socialiste de l’agglomération ( Jean- Paul Bret ou Yves Blein, pour ne citer qu’eux) ainsi qu’une kyrielle de secrétaires de section demandaient ni plus ni moins que la démission de Kimelfeld du parti, dont il est quand même le premier secrétaire fédéral. Mes amis, mes emmerdes… C’est vrai que ce n’est pas très malin de diriger localement un parti qui s’apprête à organiser une élection interne et de soutenir un candidat ( Emmanuel Macron) qui ne veut pas y prendre part. Kim s’en est tiré par une pirouette, comme l’a révélé notre site Saladelyonnaise. com, en envoyant un SMS à ses contestataires pour expliquer qu’il se mettait en retrait du comité d’organisation de la primaire programmée les 22 et 29 janvier. Une manière de temporiser, mais sa situation semble intenable. Car une fois le candidat de la gauche sorti de la primaire, le PS va être écartelé entre Macron d’un côté et Valls, Montebourg, Peillon, Hamon ou Filoche ( on plaisante) de l’autre. La guerre sera sanglante, surtout en cas de duel Valls- Macron. Mais plutôt que de s’attaquer au roi Collomb, qui est réellement celui qui a fait le choix de Macron à Lyon, il sera plus simple de dézinguer son dauphin. Un monde de brutes on vous dit.