La Tribune de Lyon

L’armement divise toujours

- L. D.

Le 1er juin dernier, les 46 agents du GOM ( Groupement opérationn­el mobile), un service de la police municipale de Lyon, étaient équipés d’armes de poing. Après six mois d’exercice, aucun d’entre eux n’a eu à faire usage de son arme. Parmi les changement­s à noter pour ces agents, le principal vient du sentiment de sécurité conféré par le port d’arme. Patrick Beaux, délégué CFTC, affirme qu’être armé « est surtout un moyen de se rassurer, d’exercer notre mission de manière plus sereine. » Son collègue Thierry Vernoux insiste, lui, sur le fait que « les missions des agents armés sont restées les mêmes qu’avant » . Un point de vue que ne partage pas Édith Kinhouande, policière municipale et déléguée CGT Ville de Lyon. Elle déplore l’augmentati­on des « opérations de sentinelle avec la Police nationale. Bientôt on fera ses missions à sa place. » Édith Kinhouande souligne aussi les effets de l’armement sur les agents municipaux. « Beaucoup sont réticents, affirme- t- elle. L’amplitude horaire s’est allongée et cela impacte leur vie privée. Certains sont en arrêt ou demandent à être changés de service. D’autres viennent nous voir en disant qu’ils vont faire exprès de rater l’examen » . Malgré cela, c’est bien l’immense majorité des policiers municipaux de Lyon qui vont être armés dans les mois à venir : 284 se sont déclarés favorables à une telle mesure, sur un effectif de plus de 330 membres.

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