La Tribune de Lyon

Macron contre les appareils, pour le meilleur ou pour le pire?

- @ fsapy

Décidément, Lyon va s’affi rmer comme une place forte macroniste. Après Collomb et son dauphin David Kimelfeld, c’est au tour d’Anne Brugnera, adjointe clé dans le dispositif de Collomb, puisque c’est elle qui est chargée de l’Éducation d’annoncer sa macronisat­ion.

Après le patron du PS rhodanien ( ce qui est quand même un comble, quand on y pense),

c’est donc la future candidate à la députation dans la 4e circonscri­ption du Rhône qui se voit un avenir hors du PS. On dirait que Lyon est en train de redevenir la capitale du Centre qu’évoquait Giscard d’Estaing dans les années quatre- vingt. Sauf que cette fois, c’est un Centre qui vient de la gauche et que personne n’a vu arriver.

Si Macron fait le plein et qu’il s’affi rme comme une force politique qui compte,

une question me taraude : est- il fi nalement de droite ou de gauche ? Est- il plutôt prêt à défendre le capital ou le travail ? On a beau vouloir s’extraire des très décriés « partis traditionn­els » , je crois qu’à un moment, il faut choisir son camp. Sinon, on risque vite de tomber dans une soupe idéologiqu­e dangereuse. Je rappelle que les pires des partis fascistes des années 1930 avaient à peu près tous pour slogan « Ni droite ni gauche » . Bien sûr, je ne dis pas qu’il y a un risque avec Macron, mais profi ter du ras- le- bol des partis pour rester dans le fl ou, c’est dangereux.

L’enfer étant toujours pavé de bonnes intentions, il s’agit de ne pas baisser la garde face à ceux qui se prétendent « au- dessus des partis » .

Pour ma part, j’aimerais un éclairciss­ement, quitte à paraître conservate­ur et attaché à la vieille notion de parti.

Pendant ce temps, le Centre « historique » ( pas celui de Macron, non, mais l’UDI) tempête parce qu’il n’est pas content.

Dans le petit jeu des négociatio­ns entre appareils, il n’a obtenu « que » la 14e circonscri­ption de la part de LR, soit une investitur­e sur les quatorze du départemen­t.

Voilà le souci. Ces discussion­s d’apparatchi­ks qui passent leur temps à prendre la parole contre telle ou telle manoeuvre d’appareil.

Les citoyens n’en ont rien à faire de leurs petites guéguerres. Qu’ils ne viennent pas s’étonner ensuite du rejet de la politique. Quand on entend l’UDI monter au créneau contre Les Républicai­ns, on a furieuseme­nt envie de lancer un coup de pied dans la fourmilièr­e et de voter pour quelqu’un qui partage avec nous ce dégoût des combats d’appareil.

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