Films Lumière : l’aventure recommence
Ils sont l’origine du cinéma et pourtant ils n’étaient jamais sortis en salle. Les tout premiers films Lumière de l’histoire du cinéma, qui datent de 1895, vont être visibles pour la première fois mercredi dans les cinémas lyonnais, comme s’ils étaient nouveaux. Le montage, lui, n’est pas nouveau, pratiquement identique à l’édition BluRay/ DVD de l’année dernière. Parler au générique d’une « réalisation » par Thierry Frémaux est aussi un peu exagéré, dans la mesure où le film se contente d’une compilation de 108 films ( sur 1 422) de 50 secondes chacun, comme le permettaient les bobines de l’époque, découpés en chapitres ( Enfances, Lyon, Paris…) comme un vieil album de famille. Bizarrement, avec l’enregistrement, la voix off de Thierry Frémaux, granuleuse, devient plus solennelle, perdant un peu du peps qu’il a toujours en live en commentant des films qu’il fait vivre comme personne, rythmant sa voix sur les gags et le montage. Ici, le commentaire se fait plus didactique, même si on aurait aimé un peu plus de travail notamment sur la datation des films, totalement absente.
S’ensuit un livre d’images de toute beauté, annonçant de façon visionnaire tout le cinéma d’aujourd’hui : le burlesque, la publicité, le reportage et le documentaire, le comique de situation, le suspense, ou encore les trucages lors d’un accident de la route avec cadavre reconstitué ! Les premiers plans ou travellings sur Istanbul, Venise, le Japon ou l’Égypte sont comme aux origines d’une planète mondialisée. Cerise sur le gâteau : on trouve même quelques films restaurés de vues de Lyon jamais montrés, comme un superbe travelling sur la passerelle Saint- Vincent ou une destruction d’immeuble à Monplaisir, là où tout a commencé. Une chambre des merveilles éternelle.