Bistrot vietnamien en plein centre- ville
Après avoir tenu à Lyon Les Fils à maman, restaurant aux plats délicieusement régressifs, Vladimir Bauer se lance un nouveau défi : faire partager la cuisine de sa belle- maman, qu’il pourrait surnommer affectueusement Mamasan. Arrivée en France dans les années 70, elle avait ramené dans ses valises tout plein de recettes vietnamiennes qui ne franchissaient pas les frontières de sa cuisine. Et pendant vingt ans, Vladimir a eu la chance de la déguster, mais sans pouvoir réellement la partager. C’est maintenant chose faite.
Immersion immédiate. Avec son acolyte Hadrien Damond, ancien de La Meunière et sa compagne Tuyet Nhung, il a recréé Mama- san, un bistro v ietnamien en plein centre- ville, aujourd’hui déserté par les établissements traditionnels asiatiques. Chez Mamasan, on peut aussi bien venir s’accouder au comptoir pour prendre un verre ou manger un banh mi, que manger dans la partie restaurant au décor chiadé. Aux murs, de très beaux plans d’Hanoï et Hô- Chi- Minh, des étagères garnies de conserves et sauces en tout genre, au sol, des sacs en jute. En fond sonore, une playlist composée de tubes des années 60 et 70 vietnamiens et thaïlandais. Une ambiance et une déco jusqu’au- boutiste, qui se décline jusque dans les petits coins ( mais on vous laisse le plaisir de la découvrir par vous même). À la carte, pas de liste plé- thorique, mais une petite sélection des plats traditionnels : pho, bo bun, nems… typiquement vietnamiens avec quelques touches de cuisine thaï. On a goûté le lap boeuf, le boeuf séché au gingembre, le bo bun tellement généreux qu’on n’a pas pu le terminer, et le tapioca servi chaud ou froid selon les préférences. Tout est très bon et simple. On sent que tout est fait maison, jusqu’aux bouillons des pho. On apprécie aussi de manger avec des couverts et dans de jolis bols en porcelaine japonisants, mais aussi d’en sortir sans « sentir » la friture. Enfin, on tire notre chapeau pour le choix de boissons proposées, entre la bière pression Tiger, brassée au Vietnam, et la carte de vins sélectionnés spécialement pour s’accorder avec la cuisine asiatique. Le diable est dans les détails pour l’équipe du Mamasan, et c’est tant mieux pour nous.