Samedi, le sacre de Gérard Coeur de Lyon
L yon, capitale de la politique française. Ce weekend, trois candidats à la présidentielle tiennent meeting dans notre ville : Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean- Luc Mélenchon. Dans l’éternelle capitale du centre, c’est surtout la réunion publique du premier qui sera scrutée de près. Les absents auront vraiment tort : vu l’implication de Gérard Collomb dans le mouvement En Marche, tout militant ou élu local qui rêve d’exister aux yeux du patron se doit d’être vu au Palais des sports de Gerland ce samedi après- midi. Car samedi, dans cette salle du 7e arrondissement qui accueillait autrefois des combats de boxe, c’est au sacre de Gérard Coeur de Lyon et de son modèle lyonnais que l’on va assister, en direct sur les chaînes d’info en continu. Il faut reconnaître au maire une longue fi délité à une vision un peu de droite, un peu de gauche, qui consiste à favoriser l’entrepreneuriat pour soutenir l’action sociale. Une ligne saint- simonienne développée depuis des années par Collomb et théorisée avec la création du Pôle des réformateurs, à Lyon déjà, à l’été 2014. Il fallait un homme pour l’incarner. Ce sera Emmanuel Macron, dont Collomb a vite dit beaucoup de bien, avant que l’ex- ministre de l’Économie ne devienne la coqueluche des médias, puis l’a accompagné dans sa conquête de l’Élysée. On s’est un peu gaussé ces derniers mois de cette passade, Collomb s’est tant trompé par le passé dans ses soutiens présidentiels. Mais cette fois, il a vu juste avant tout le monde : le rejet de Hollande et de Valls, le naufrage de Juppé, le retrait attendu de Bayrou, les victoires de Fillon et Hamon aux primaires. Autant d’événements qui ont libéré un boulevard au centre. À ce niveau d’intuition, cela confi ne au génie. Et samedi, Emmanuel Macron qui se présente à Gerland en potentiel candidat au second tour ! Quelle victoire pour Collomb, la ligne politique et la stratégie, c’est fromage et dessert, une semaine après un résultat idéal à la primaire de la gauche et des sondages qui passent un peu plus au vert pour son poulain. L’histoire semble à peine croyable : oui, une gauche au sang certes impur, semble en capacité de gagner en mai prochain, et c’est grâce à Gérard Collomb, l’homme qui a soutenu Ségolène Royal et DSK, que tout a commencé. Il faudra bien profi ter du moment, des applaudissements, des « Macron Président » . Car au rythme où vont les révélations sur les candidats ces dernières semaines, on peut s’attendre à tout.