Dans les coulisses d’Antarctica
Après La Marche de l’empereur, Oscar du meilleur film
documentaire en 2006, le réalisateur Luc Jacquet, originaire de l’Ain, dévoile la suite, intitulée
L’Empereur, ce dimanche en avant- première à l’UGC Confluence. Superviseur aussi de la superbe exposition Antarctica à voir jusqu’en avril au Musée des Confluences, deux des membres de son expédition, Vincent Munier et Laurent Bellotta sont venus nous raconter ce que représentent des prises de vue par grand froid, sur terre comme sous l’eau, et ce n’est pas de tout repos. Ils se sont tous connus du temps de l’émission de Nicolas Hulot, Ushuaia. Le budget moyen d’une expédition coûte 1 million d’euros et ne peut commencer en Antarctique
qu’après 13 jours de traversée en bateau. Vincent Munier s’est spécialisé dans la photographie animalière dans des conditions climatiques extrêmes. Ça pourrait paraître le plus simple, mais prendre des clichés comme ceux qu’on voit actuellement au Musée des Confluences relève d’un travail de patience et d’endurance
digne des grands sportifs. « Ce n’est pas une chasse aux trophées,
explique- t- il. Il faut parfois attendre une semaine pour surprendre des jeunes manchots se jeter à l’eau ( photo). L’appareil reste statique pour être sûr d’avoir une belle image. Par une température de moins 40, impossible de brancher un appareil pour se réchauffer et la moindre goutte de salive gèle tout de suite. »
Y compris sur le casque de plon
gée de Laurent Bellotta, plongeur cameraman. C’est grâce à lui qu’on peut voir des photos sous- marines à couper le souffle. Il a pu même passer 24 heures sous l’eau en dormant avec des somnifères, pour guetter des bans jamais filmés. « On n’était pas dans une capsule comme chez Cousteau » s’amuset- il. Des conditions extrêmes qui permettent des prises de vue inédites, dans les films comme dans l’exposition.