La résolue
Elle semble être partie pour ne pas s’arrêter. À 28 ans, Louise Vignaud vient d’être nommée à la tête des Clochards Célestes, alors que s’achèvent les représentations de Tailleur pour dames de Feydeau, la pièce qu’elle a montée aux Célestins.
Le coeur et la raison
Un mot revient souvent aux lèvres de Louise Vignaud : celui de travail. La jeune femme prévient : « On ne devient pas artiste comme ça, c’est un travail de dingue de tout le temps se poser des questions. » Un rapport à l’exigence que ses parents, architectes à Paris, lui ont transmis, en même temps que l’amour du théâtre. Petite, elle fréquente régulièrement les salles parisiennes, s’amuse à monter des pièces avec ses cousins avant de faire ses premières armes dans la mise en scène au lycée Louis- le- Grand. Elle enchaîne dans la foulée avec une prépa littéraire, toujours à Louis- le- Grand, intègre Normale Sup rue d’Ulm avant de rejoindre l’Ensatt, à Lyon, ville de sa famille paternelle. Bref, un parcours sans faute pour une sacrée bosseuse.
Le théâtre en question
Cette année, la metteur en scène ajoute une corde de plus à son arc en reprenant progressivement les rênes des Clochards Célestes, sur les pentes de la Croix- Rousse. La future directrice aspire à un théâtre qui soit un lieu de création avant d’être un espace de diffusion, en y associant plusieurs compagnies qui puissent prendre le temps d’expérimenter. Cette nouvelle aventure, « vertigineuse » , est aussi l’occasion de pousser plus en avant sa réflexion sur la place du théâtre dans la cité et de le raccrocher à sa réalité : le public. « C’est pour lui qu’on fait du théâtre » . Un véritable enjeu à Lyon, car « les spectateurs sont exigeants » .
Double casquette compte triple
Malgré une année qui s’annonce chargée et riche en apprentissages, cette passionnée ne veut pas mettre de côté la mise en scène et compte poursuivre son travail sur les planches avec sa compagnie, La Résolue – un nom qui colle particulièrement bien à la jeune femme. Tout en suivant en parallèle une formation de direction au TNP. « Quoi qu’il arrive, cette année me fera avancer » . Louise Vignaud creuse son sillon, avec passion et obstination.