La fabuleuse histoire de Paul Bocuse
Paul Bocuse fêtera son 91e anniversaire ce samedi 11 février. L’occasion de rendre hommage à ce cuisinier d’exception, devenu un des Français les plus connus au monde, même si tout le monde n’a pas les moyens de déguster les plats de son Abbaye de Collonges. Ce que l’on connaît moins, en revanche, ce sont les anecdotes qui ont jalonné son existence, faisant de sa vie une véritable légende du XXe siècle.
O n lui a donné tous les surn om s : le « Primat des Gueules » , le « Pape de Collonges » , le « Génie des bords de Saône » , le « Chef de la mafia » … Mais au final, tout le monde l’appelle « Monsieur Paul » , avec le plus grand respect. La vie de Paul Bocuse a marqué la seconde moitié du XXe siècle, accompagnant les changements de société et les évolutions de la cuisine. L’homme, outre son talent, aura réussi, grâce à un ego à la mesure de son aura et la distance que permet un solide sens de l’humour. Mitraillé pendant la guerre, apprenti courageux chez la mère Brazier ( 18 heures de travail quotidien), puis entrepreneur avisé ( brasseries, produits dérivés, restaurants aux ÉtatsUnis, royalties) et enfin promoteur de la cuisine française à travers le monde, autant d’expériences qui lui ont permis de prendre une envergure planétaire. Le cuisinier est devenu tellement vintage qu’il est promis à devenir une référence évangélique, comme son précurseur Auguste Escoffier, dont on consulte toujours les ouvrages comme une Bible. Il n’est même pas impossible que Paul Bocuse reste éternellement à la mode, tant son classicisme volontairement immobile – alors que tout bouge autour de lui –, sert de repère médian entre créativité débridée et retour aux plats de terroir.
L’héritier d’une dynastie Chez les Bocuse, on fait manger les gens depuis 1765 ! L’ancêtre qui inaugura cette dynastie des fourneaux était une femme de meunier qui cuisinait pour les mariniers du fleuve, notamment ceux qui livraient les sacs de grains au moulin de son mari. Les grands- parents de Paul Bocuse devaient présager le côté christique de leur descendant. Ils se prénommaient Joseph et Marie, à la différence près que le boeuf et l’âne, ils étaient plutôt du genre à le cuire. Joseph et Marie donc, étaient restaurateurs à Collonges, comme leurs parents, et comme leurs enfants.