Le retour de la cassette qui tue
On connaît l’histoire : c’est le troisième film sur le sujet. On pensait que l’évolution technologique allait couper court à tout reboot. En effet, c’est l’histoire d’une cassette vidéo déclenchant un cercle pas du tout vertueux, que l’on pourrait qualifier de patate chaude ou de mistigri… Un objet qui vit désormais dans le passé avec le Minitel et Olivia Newton- John. Si l’on regarde cette cassette, dont les images en noir et blanc déprimantes évoquent soit l’avant- garde allemande, soit une capacité avancée de manier une caméra vidéo comme un manche, on a plus que sept jours à vivre. À moins de montrer la vidéo à quelqu’un d’autre, qui lui- même devra trouver un autre gogo pour lui refiler la scoumoune suivant un système de chaîne infernale induisant des comportements moralement contestables. Mais bon, tout le monde le sait, la morale est un complot de gauche. Il a donc fallu trouver le prétexte de l’amateur de vintage qui trouve un magnétoscope dans un vide- grenier pour justifier ce reboot. Comme il est prof de physique, il arrive à faire deux secondes de cours de physique quantique pour expliquer la vie après la mort, et voilà c’est emballé. Le cercle mortel peut commencer sous couvert d’étude scientifique avec les traditionnels prêtres aveugles, petite fille jetée dans un puits, oiseau mort et église abandonnée. Au niveau philo, le film de la mort qui tue pose cette question : est- ce que les choses existent quand on ne les regarde pas ? L’idée est tentante, mais c’est trop tard, on a vu cet opus de trop.
Le Cercle : Rings de Javier Gutiérrez Genre : tu as lu cette chronique, dans sept jours tu meurs. 1 h 42. États- Unis. Avec Mathilda Lutz, Alex Roe, Vincent d’Onofrio...