La Tribune de Lyon

Comment bien céder mon entreprise ?

- QUENTIN- ALEXANDRE BRIGAUD AVOCAT EN DROIT DES SOCIÉTÉS • CABINET QUADRATUR, LYON 2e PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE LOPES

Qu’i ls souhaitent met t re un terme à leur carrière ou changer de voie, la transmissi­on d’une entreprise est un tournant pour nombre d’entreprene­urs. Réussir cette étape nécessite de se poser les bonnes questions.

Quelle est la première étape d’une transmissi­on ?

La valorisati­on. Cela peut paraître évident mais connaître la valeur de l’entreprise est une question qui doit être posée en amont car elle aura certaineme­nt un impact sur la décision de vendre ou non et sur les modalités de cette cession. Les méthodes de valorisati­on varient et le contexte actuel qui offre peu de visibilité n’a fait qu’accentuer le besoin d’une juste valorisati­on. Comme en matière d’immobilier, les projets de cession pourtant avancés échouent le plus souvent à cause du fossé entre la réalité du marché ou de la rentabilit­é de l’entreprise et les attentes des actionnair­es. Un bon intermédia­ire est alors un énorme atout.

Ensuite, quel écueil serait- il facile d’éviter ?

Toutes les entreprise­s – qu’elles fonctionne­nt bien ou qu’el les connaissen­t des di fficultés – bénéficier­aient d’une « revue » avant leur mise en vente. Trop souvent, les acquéreurs potentiels lancent des audits d’acquisitio­n sur des sociétés qui ne se sont pas préparées à cet exercice très particulie­r. Ces audits font alors remonter des points – commerciau­x, organisati­onnels, financiers, juridiques, fiscaux, etc. – qui auraient pu être évités et que les acquéreurs vont pouvoir utiliser comme armes de négociatio­n. Sans parler des autres difficulté­s comme, par exemple, l’obtention des informatio­ns sur le fonctionne­ment ou l’organisati­on de la société ou encore une documentat­ion complète pourrait mettre en lumière un manque d’organisati­on. Réaliser un audit côté vendeur n’est donc pas une perte de temps ou d’argent, loin de là. Il préparera la cession et anticipera les difficulté­s éventuelle­s.

Il ne reste alors plus qu’à trouver l’acquéreur. Comment lui céder l’entreprise ?

Deux modes principaux de cession s’offrent aux entreprene­urs : la cession des titres de la société ou la cession de son fonds de commerce. Chaque option bénéficie de ses avantages et inconvénie­nts, et le choix sera fait en fonction de la situation de l’entreprise, du montant de la cession, mais aussi de la situation du vendeur.

Quelles sont les principale­s différence­s ?

Dans le premier cas, l’entreprene­ur vend la société dans son intégralit­é, alors que dans l’autre il conserve la société qui cède, el le, son fonds de commerce. Ce fonds ne contient d’ai l leurs que les act i fs, les dettes restant à la charge de la société du vendeur. En pratique, même si cela dépend de leur situation et de leurs projets profession­nels, les dirigeants proposent rarement la vente d’un fonds de commerce de manière isolée. Sans parler des nombreuses différence­s de fiscalité. Dans tous les cas, une bonne préparatio­n reste la clé.

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