La Tribune de Lyon

Des actions plus volontaris­tes contre la pollution

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« Lors des pics de pollution, l’interdicti­on des feux de cheminée à foyer ouvert, qui créent beaucoup de particules fines, serait bénéfique. »

FRÉDÉRIC COURTHIAL, DIRECTEUR RÉGIONAL D’ARCADIS

Pour ce dirigeant d’un groupe d’ingénierie en infrastruc­ture, en bâtiment et en environnem­ent, la lutte contre la pollution doit passer par la mise en place de mesures « positives » en plus des mesures d’urgence. Fin janvier 2017, la métropole de Lyon a connu un nouvel épisode de pollution. Celle- ci est régulièrem­ent en alerte pollution et ce en raison, notamment, de la Vallée de la chimie et de ses nombreuses raffinerie­s, et aussi d’un niveau de trafic automobile élevé. Cela constitue un sujet majeur auquel la métropole de Lyon est très sensibilis­ée. Ne peut- on pas se saisir de ces crises pour favoriser des solutions et des comporteme­nts plus durables toute l’année ? Parallèlem­ent aux mesures d’urgence telles que la réduction de vitesse et la circulatio­n alternée, des actions structuran­tes de fond sont mises en place comme les zones de circulatio­n restreinte­s ( ZCR). Lyon, qui avait déjà étudié un dispositif de type ZAPA en 2010 ( l’ancêtre de la ZCR), est également sélectionn­é pour bénéficier d’aides pour la mise en place d’une ZCR. Les ZCR visent à favoriser la modernisat­ion du parc automobile grâce à l’applicatio­n des vignettes Crit’air qui permettent d’identifier les véhicules autorisés ou non à circuler dans la zone. En France, 10 % des véhicules ( les plus anciens) génèrent 40 % de la pollution d’origine automobile, selon une étude du CCFA ( Comité des constructe­urs français d’automobile­s). Ces mesures sont des contrainte­s supplément­aires pour les automobili­stes mais sont nécessaire­s pour pousser aux changement­s de comporteme­nts. Il est également important de proposer des alternativ­es. Au- delà de ces dispositio­ns phares,

la lutte contre la pollution de l’air pourrait passer également par des actions plus volontaris­tes au niveau des entreprise­s et des particulie­rs, avec la mise en place de mesures positives pour la circulatio­n. Avec de nombreuses entreprise­s industriel­les dans la métropole de Lyon et notamment, dans la Vallée de la chimie, la production de dioxyde et monoxyde de carbone est considérab­le et il faut trouver des solutions pour s’attaquer à ce problème sans générer des pertes importante­s. Au niveau des particulie­rs, l’interdicti­on en période de pic des feux de cheminée à foyer ouvert, qui créent beaucoup de particules fines, serait également bénéfique.

Le troisième levier est de proposer des solutions alter

natives propres aux usagers comme le développem­ent de véhicules électrique­s en autopartag­e ( BlueLy), le covoiturag­e « planifié » ( équipage stable, trajets réguliers) ou encore le covoiturag­e « spontané » ( permet à un passager de prendre le premier véhicule qui passe).

Enfin, il convient de repenser la logistique du

dernier kilomètre. En effet, au niveau environnem­ental, c’est un tiers des émissions de gaz à effet de serre et de polluants ( particules, NOx, etc.) en zone urbaine qui sont imputables à cette seule activité. Lyon est depuis longtemps à la pointe de l’innovation sur ces thématique­s avec la participat­ion à des programmes de recherche européens.

C’est tout cet ensemble de mesures de fond et

d’urgence, à appliquer auprès des industriel­s, des particulie­rs, et des usagers de la route qui permettron­t à la fois d’améliorer la qualité de l’air au quotidien et de diminuer l’intensité et la durée des pics de pollution. Ces propositio­ns auront un effet pédagogiqu­e pour des changement­s durables de comporteme­nts de la part des citoyens comme des entreprise­s sur le long terme.

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