Fétiche et fantasque
Une journée dans la vie d’Edwige, traductrice d’anglais à domicile dans le Lyon des années quatre- vingt, la voit passer de la réalité à la fiction en se prenant pour une « Ultra Girl » , icône de tous ses fantasmes. Dans un décor vintage almodovaresque à faire pâlir de jalousie Macha Makaïeff, Sarah Daugreilh et Laure Giappiconi forment des soeurs jumelles sur des chorégraphies en miroir par faitement réglées. L’une incarne l’héroïne fétichisée de l’autre en Wonder Woman gants rouges montant jusqu’au coude, culotte moulante rayée et cuissardes rouges plastiques à faire crisser de désir l’assemblée masculine, la plus belle chute de reins de la ville risque bien d’affoler l’assistance. Cédric Rouillat convoque aussi bien le play- back des sitcoms que la comédie musicale. S’en suit un cocktail pop fétiche et fantasque, hautement fantasmatique. Schopenhauer fera son apparition dans une parenthèse enchantée d’Ella Fitzgerald pour théoriser l’extase de ce drôle de duo féminin. Cette comédie en chansons et costumes super sexy se transforme peu à peu en vertige esthétique sur la sublimation du désir. C’est extra.
Ultra Girl contre Schopenhauer de Cédric Rouillat. Jusqu’au samedi 18 février au théâtre de l’Élysée, Lyon 7e. De 10 à 12 €. lelysee. com