Première mondiale pour la CNR dans l’hydrolien fl uvial
Fin 2018, en aval du barrage de Génissiat ( Ain),
le groupe lyonnais de production d’énergies renouvelables Compagnie nationale du Rhône ( CNR), qui exploite le Rhône, et HydroQuest inaugureront une ferme hydrolienne d’un nouveau genre. Elle sera constituée de 39 hydroliennes fl uviales, réparties sur deux kilomètres le long du fl euve, qui produiront en moyenne, chaque année, 6 700 mégawattheure, soit l’équivalent de la consommation électrique d’un village de 2 700 habitants, tel que Solaize. « Par sa dimension, il s’agit d’une première mondiale dans le domaine fluvial » , annonce Ahmed Khaladi, chef de projet à la CNR. La technologie baptisée « Hydroquest River » repose sur un principe de turbines fonctionnant dans un sens opposé. « C’est le principe du moulin à eau mais sur un axe vertical. » Chaque hydrolienne sera installée sur une barge. « Ce qui permettra de capter en permanence les courants les plus forts qui se trouvent à la surface de l’eau » , précise Ahmed Khaladi.
Fort potentiel dans les pays tropicaux
Avec ce projet pilote dans lequel 12 millions d’euros ont été investis, la CNR ambitionne de développer une nouvelle filière. « La France a raté le
train de l’éolien. Aujourd’hui, elle a un coup d’avance sur le fl uvial.
Il faut qu’elle le conserve » , reprend Ahmed Khaladi. À terme, l’installation d’hydroliennes sur les fl euves pourrait permettre, dans certaines zones diffi ciles d’accès de la planète, « de remplacer les énergies fossiles » . De nombreux pays tropicaux, tel que le Brésil par exemple, seraient d’ores et déjà intéressés par cette technologie.