« Être acteur, c’est savoir se taire »
Antoine Besson, comédien lyonnais de 26 ans passé par le conservatoire de Lyon, joue cette semaine dans Bureau de tabac, au théâtre des Marronniers.
Le TNP, Schiaretti et moi
Il a pris son temps avant de se décider à devenir comédien professionnel. Le déclic a lieu en 2011, pendant ses études au conservatoire de Lyon, alors qu’il est retenu pour jouer un rôle de fi guration sur le Ruy Blas de Schiaretti. « J’avais trois répliques, mais c’était une expérience
incroyable » . L’apprenti comédien est alors rappelé pour jouer dans d’autres spectacles, parallèlement à ses études. Une aventure qui dure jusqu’en 2013. L’occasion de découvrir le fonctionnement d’une grande maison comme le TNP, d’apprendre à travailler le texte, un rapport que privilégie Schiaretti, mais aussi de tisser des liens avec ses grands frères et grandes soeurs de théâtre, Oliver Borle en tête. Une période riche en enseignements : « J’ai appris en faisant un peu et en écoutant beaucoup » .
L’écoute et la débrouille
Une fois diplômé, Antoine Besson est appelé par Gilles Pastor pour jouer dans Affabulazione, de Pasolini, monté au TNP en mai dernier. « J’avais cinq petits rôles mais ça me laissait un énorme champ de possibilités pour m’amuser. » Sur les répétitions, le jeune comédien est très attentif et se laisse imprégner par l’univers très per
sonnel du metteur en scène. « Être comédien, c’est savoir se taire et se débrouiller avec ce que le patron demande sans vouloir à tout prix apporter sa brique à l’édifi ce » , résume Antoine Besson, qui semble avoir choisi le parti de l’humilité.
Grosses productions et galères
Antoine Besson poursuit son parcours, entre grosses productions et compagnies plus jeunes. On a notamment pu le voir dans Juan de David Mambouche et Coeur d’acier de Baptiste Guitton, deux pièces présentées au TNP. Mais il y a aussi les projets des compagnies toutes fraîches, des pièces montées souvent par des copains, avec « trois francs six sous » , « les plans galères où l’on répète dans des garages mais qui n’en sont pas moins bons artistiquement » . Comme Bureau de Tabac de Pessoa, mis en scène par Rita Pradinas au théâtre des Marronniers. Le comédien explique ne pas avoir d’ambition pour ses rôles, « qu’importe ce qu’on me donne, je me débrouille