L’Orchestre national de Lyon cartonne au Carnegie Hall à New York
L’orchestre national de Lyon de l’Auditorium continue
d’afficher une santé insolente. En plus d’avoir battu un record de fréquentation historique la saison dernière avec 225 000 spectateurs, il vient aussi de franchir la barre symbolique des 17 000 abonnés, un chiffre lui aussi sans précédent. Mieux, 30 % de ces abonnés ne l’avaient jamais été avant, preuve d’un élargissement considérable du public. Pendant ce temps, l’orchestre est parti aux États- Unis pour une tournée américaine dans différentes villes qui s’achève cette semaine. Clou du spectacle, l’ONL a cartonné lundi 20 février dans la prestigieuse salle du Carnegie Hall à New York, standing- ovation incluse. On doit d’abord cette réussite au directeur musical Leonard Slatkin. Archiconnu aux États- Unis même s’il est né sur la côte ouest, il a dirigé plus d’une soixantaine de fois au Carnegie Hall, mais c’était la première fois qu’il y dirigeait un orchestre non- américain. La classe pour Lyon. D’autant que l’ONL, dans le cadre de l’intégrale symphonique qu’il consacre à Ravel, n’a pas hésité à livrer un programme on ne peut plus gonflé : d’abord avec la recréation d’une oeuvre de jeunesse oubliée de Ravel, Antar, inspirée par la musique de Rimsky- Korsakov sur un poème inédit d’Amin Maalouf, rendant merveilleusement hommage à l’orientalisme cher au compositeur français. Puis avec Schéhérazade, poème symphonique pour soprano. Cerise sur le gâteau, c’est la plus grande des divas newyorkaises, Renée Fleming, qui est venue chanter avec l’ONL spécialement pour l’occasion, alors qu’auparavant le bariton Thomas Hampson jouait les récitants grande classe pour Antar. Parterre de stars, défense de la musique française la plus originale et acoustique légendaire du Carnegie Hall : pas étonnant que les New- Yorkais, debout, aient salué un orchestre de Lyon à son meilleur.