La Tribune de Lyon

À ne pas mettre au placard

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On connaît des endroits maudits, cimetières indiens de la restaurati­on. Celui- là est à l’extrême inverse. On a toujours très bien mangé dans ce petit mouchoir de poche, chez les propriétai­res successifs du Verre et l’Assiette et aujourd’hui du Tiroir. Le nom de cet élément du mobilier est bien trouvé : petit mais indispensa­ble, et assez coulissant, notamment au niveau de la carte des vins, courte et bien choisie.

Goût de reviens- y. La physiologi­e générale du lieu est celle d’un duplex. En bas, quelques tables en ligne, sans nappe comme au bistrot, et la cuisine ouverte où l’on voit le chef et sa bonne tête. C’est là que l’on a déjeuné une première fois. Pas de réservatio­n, arrivée bancale à 13 h 15. À l’accueil, on ne nous envoie pas paître comme ailleurs par un serveur blasé, sinon acariâtre, mais on se désole que vous ayez à patienter 20 minutes. Pour le temps d’attente, nous sommes gratifiés d’un verre de vin blanc, offert gentiment, comme ça. Le menu du déjeuner nous a mis de bonne humeur pour la semaine. Question rituelle : « est- ce que tu as découvert une bonne petite adresse récemment ? » . Et bien voilà : Le Tiroir. On y est retourné le soir pour un impeccable menu à 30 euros que l’on a exploré à deux sans coupe- coupe : deux entrées, deux plats, deux desserts. Point. Cette fois, nous étions garés à l’étage, dans une pièce à la lumière tamisée, un peu tristoune certes, mais l’essentiel est dans l’assiette. Première salve : un plat de langoustin­es sur un « rougail » de lentilles corail et quinoa acidulé de pomelo et mangue, puis un oeuf soufflé à la truffe et parmesan. Les langoustin­es, le fumet, la truffe, tout rugit du vrai goût du produit malgré l’intricatio­n des ingrédient­s. Deuxième étage, une lotte ( carottes et graines de passion) remarquabl­e de texture et un T- bone de veau ( massif) exalté d’un jus au foin et de pommes de terre fumées qui transporte­nt à la campagne. Enfin, un moelleux cassis et mousse de marron, plus une constructi­on tout chocolat de type trou noir intergalac­tique. Excellente soirée. Il n’y a pas que la NASA qui découvre de nouvelles planètes.

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Rémi, Fabien, Mathieu et Faustine vous accueillen­t dans un lieu convivial, simple et agréable.

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