Le retour des morts- vivants
Décidément, je crois qu’on n’arrivera pas à se lasser de cette campagne présidentielle. Après avoir ressorti Robert Hue et Alain Madelin de la naphtaline pour séduire sa gauche sans décevoir sa droite, Emmanuel Macron continue de se spécialiser dans le recrutement d’anciennes gloires de la politique qui avaient totalement disparu des écrans radar. Et pour ajouter de nouveaux CV que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître à sa longue liste de ralliements politiques, l’ancien banquier a cette fois- ci fait jouer le réseau lyonnais de son grand ami Gérard Collomb. Après François Fillon et son débauchage de l’ancien président de la Région Rhône- Alpes Charles Millon, Macron a fait encore mieux avec un double recrutement en terre lyonnaise. D’abord avec Dominique Perben. Absent du paysage politique local et national depuis près de dix ans, l’ancien Garde des Sceaux de Jacques Chirac n’a visiblement pas pu résister au charme de la macronite. Tout comme Michel Mercier. Le successeur de Perben quelques années plus tard à la Justice à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et ex- président centriste du Conseil général du Rhône, n’a pas hésité à aller à l’encontre des consignes nationales de son parti, l’UDI, qui continue d’appeler à soutenir François Fillon. Mais le retour sur le devant de la scène de ces « ex » de la politique lyonnaise ne profite pas qu’au candidat Macron. La prise de ces deux gros poissons lyonnais dans les filets du macronisme est aussi une victoire personnelle pour Collomb. Après avoir affronté Mercier et Perben lors, respectivement, des élections municipales de 2001 et 2008 à Lyon, ces derniers se retrouvent aujourd’hui dans le même camp politique que l’actuel maire de Lyon. Un coup de génie. Qui aurait cru en effet que ces trois- là se retrouveraient un jour presque main dans la main à défendre la même cause ? Sans doute pas grand monde. Et sûrement pas l’auteur de ces lignes, ça c’est certain.