La Tribune de Lyon

« J’ai vu dans leurs yeux que je n’étais pas n’importe qui »

La veille de notre rencontre, Nicolas Fafiotte avait habillé Miss Univers lors d’un gala de charité. Un honneur pour le couturier lyonnais, qui ne cesse de parer les plus belles femmes du monde depuis qu’il a rencontré Sylvie Tellier, ancienne Miss Lyon a

- PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE LOPES

Vous êtes surtout connu comme le couturier qui fait des robes de princesse pour les Miss France. Ce n’est pas réducteur ?

Nicolas Fafiotte : Des fois, j’en ai marre que l’on me colle cette image. Mais en réalité, ça me sert beaucoup. Par exemple, lors du Sirha, au dîner des Bocuse d’or, j’étais assis à côté du chef Philippe Etchebest. C’est un personnage un peu stressant, voire flippant ! Le genre de type qu’on n’a pas envie de serrer dans ses bras. Je me suis dit que j’allais ramer pour trouver un sujet de conversati­on. Et quand je lui ai dit que je faisais les robes de Miss France, il a sorti son portable en me disant que sa femme va être comme une dingue. Du coup, on est restés en contact et on a parlé de faire des projets ensemble, même si c’est encore trop tôt pour en dire plus.

Votre renommée est internatio­nale, mais vous n’avez qu’une seule boutique à Lyon… Vous n’auriez pas mieux fait d’aller à Paris ?

J’adore Lyon, je n’ai pas envie de partir à Paris ou ailleurs. En effet, peut- être que je ferais plus de business en allant à Paris, mais moi, je veux vivre heureux. Ici, j’ai mes amis, et des clients qui me sont fidèles.

Il y a une Lyonnaise qui vous est particuliè­rement fidèle, c’est l’ancienne Miss France Sylvie Tellier. On peut dire que vous lui devez beaucoup ?

J’ai de la chance, elle est la meilleure ambassadri­ce que je pouvais avoir. Depuis qu’elle a été élue Miss France en 2002, elle se bat pour moi. Elle ne cesse de crier mon nom quand on lui demande qui l’habille. C’est une super nana avec qui j’ai une vraie complicité.

Comment s’est passé votre rencontre ?

Je l’ai rencontrée sur une péniche à Lyon lors d’un cocktail. Elle venait d’être élue Miss Lyon. À l’époque, j’étais styliste chez le couturier Max Chaoul. Quelque temps plus tard, elle m’appelle pour me demander si je peux lui faire en urgence une robe de soirée pour se présenter au jury de présélecti­on de Miss France. Je relève le défi et lui fais une robe en 3 jours avec ma machine à coudre dans mon salon.

Et elle gagne…

Oui ! Je m’en souviens très bien, j’étais devant ma télé ! Après, elle m’a demandé de lui faire des robes pour les moments importants de son règne, et notamment pour Miss Univers. Et là, chose incroyable : elle reçoit le prix de l’élégance avec une de mes robes. Cela m’a permis de démarrer haut et fort pour le lancement de ma marque.

Il faut dire que vous rentriez en concurrenc­e directe avec un couturier déjà bien implanté, Max Chaoul…

J’adore Max. Je m’entends bien avec lui. Dans un sens, le démarrage de ma société s’est fait grâce à lui ( à l’époque chez Max Chaoul, Nicolas Fafiotte a été licencié économique en 2001 ndlr). En quelque sorte, je peux le remercier ! C’est vrai que nous faisons tous les deux des robes de mariée sur- mesure, donc nos créations sont forcément proches. Mais pour moi, nous ne sommes pas vraiment en concurrenc­e. C’est comme Dior et Chanel, ce n’est simplement pas la même chose. Quand il a rencontré des difficulté­s économique­s par le passé, je n’ai pas hésité à l’appeler. Aussi, pour le Sirha, j’ai organisé un défilé où des couturiers revisitaie­nt la veste de chef. Pour moi, c’était inconcevab­le de ne pas l’appeler pour

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