La Tribune de Lyon

Réforme de la prescripti­on pénale : sa mise en oeuvre et les conséquenc­es

- PROPOS RECUEILLIS PAR ZINA DESMAZES

La réforme de la prescripti­on pénale est applicable immédiatem­ent, c’est- à- dire sans délai.

Qu’est- ce que la prescripti­on pénale ?

C’est un principe général de droit qui désigne la durée au- delà de laquelle une action en justice pour un crime n’est plus recevable. On distingue alors la prescripti­on de l’action publique et celle de la peine. La première est un délai imposé aux autorités pour mettre en oeuvre l’action publique. La seconde concerne les cas où l’auteur a été identifié et l’affaire jugée.

Quel est le nouveau délai de la prescripti­on de l’action publique ?

L’action publique est l’action conduite au nom de la société en vue de réprimer une infraction en applicatio­n de la loi pénale. Elle est engagée au nom de la société puisqu’elle vise à réprimer un trouble de l’ordre public et non à réparer un préjudice personnel. L’article 7 du Code de procédure pénale a doublé la durée des délais applicable­s en matière criminelle, passant de 10 à 20 ans. En matière délictuell­e, les délais ont également été doublés, et passent ainsi de 3 à 6 ans. Par contre, concernant le terrorisme, trafic de stupéfiant­s, eugénisme ou disparitio­ns forcées, le délai reste de 30 années révolues à compter du jour où l’infraction a été commise.

Et quel délai pour la prescripti­on de la peine ?

Pour un crime contre l’humanité, l’action publique est incompress­ible, la nouvelle loi n’a rien changé à ce niveau- là. Dans le cas d’autres crimes, la peine se prescrit au bout de 20 ans à compter de la date à laquelle la décision de condamnati­on est devenue définitive. Pour un délit de droit commun, la peine se prescrit au bout de six ans au lieu de cinq ans. Pour une contravent­ion, la prescripti­on se fait au bout d’un an, et non plus trois ans.

À partir de quand le délai de prescripti­on s’applique- t- il ?

Concernant les infraction­s dissimulée­s ( escroqueri­es), l’action publique court à compter du jour où l’infraction est apparue et a pu être constatée. Ce délai ne peut toutefois excéder 12 années révolues pour les délits et 30 années révolues pour les crimes à compter du jour où l’infraction a été commise. Cependant pour les cas de viols sur mineur de moins de 15 ans le Code de procédure pénale prévoit une règle doublement dérogatoir­e : le délai de prescripti­on ne commence à courir qu’à partir du jour où la victime est majeure et sa durée est de trente ans.

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