À table. La Balançoire, le retour d’une mère lyonnaise
C’est un ami tombé dans la secte du vin nature, dont on soupçonne un passé d’espion international, qui nous a refilé
l’info. Cécile de l’ex- Cave de Cécile, que nous avions élu de façon non- démocratique, donc sans conteste, nouvelle mère lyonnaise, est de retour. Elle réapparaît, telle la cerise réémergeant d’un verre de marasquin, dans les cuisines du tout nouveau bistrot- restaurant La Balançoire. Pour vous éviter d’engager un détective ( on ne vous donnera pas le nom de notre espion pour cause de polonium, parapluie bulgare et autre) on signale que la Cave de Cécile, rue Longue, est devenue une bonne petite adresse, Hédone, dont on vous conseille le fameux poulet pané aux corn- flakes. Quant à La Balançoire, el le remplace le regretté P’tit bouchon, dont la patronne a emporté le secret de son remarquable gâteau de foie de volaille en Ardèche. En revanche, le décor est resté quasiment identique, avec son bar donnant sur un mur de briques à l’anglo- saxonne, et une lumière du jour toujours très luxuriante, le bistrot percé de grandes fenêtres et portes- fenêtres occupant un angle. Voilà pour radio- popote.
Cuisine familiale. Celle qui pousse La Balançoire, de l’apéro au digestif, c’est la patronne, Mareva. On a apprécié son choix de vins ( certains nature), morgon de Michel Guigner, faugères du mas d’Alen- çon, en rouges, et saumur blanc de chez Mélaric, tous avec de vrais morceaux de bons vignerons à l’intérieur. Quant à la cuisine de Cécile, c’est du familial amélioré, du rustique dompté avec de bons produits trappés directement chez les producteurs, comme son frère qui fait du fromage de chèvre. Comme d’habitude, on retrouve des mijotés, dont le sauté de veau aux légumes sautés ou l’échine de porc aux champignons. Mais la cuisson fine de l’aiglefin ( transcendé d’une sorte de sauce vierge à l’ail des ours) était juste au quart de ton. La salade de lentilles de l’entrée ( et cervelas pistaché) manquait du tempérament qui caractérise habituellement la cuisinière ( elle a une voix qui porte), mais la mousseline au citron dans laquelle on trempait les asperges vertes bio était parfaite. Bref, on est très client de ce type d’établissement jamais bégueule et qui a de la gueule.