Macron et le lobby lyonnais
La victoire d’Emmanuel Macron dimanche dernier est aussi celle des Lyonnais. À commencer par Gérard Collomb. Le sénateur- maire PS de Lyon qui a repéré le nouveau président de la République avant tout le monde, a réalisé le coup politique de l’année. Quand tout le monde se frottait les mains en espérant sournoisement l’explosion de la
bulle Macron, lui a continué sans réfléchir à le pousser jusqu’à l’Élysée. Collomb lui a même déployé le tapis rouge dans sa ville à plusieurs reprises comme au Ninkasi Gerland avec les militants PS, à l’Hôtel de ville devant les acteurs du monde économique et au Musée des Confluences lors d’un sommet européen… Un acharnement plus que payant. Aujourd’hui, même si le maire de Lyon assure qu’il restera lyonnais, ce dernier ne peut pas nier qu’il est en très bonne position dans la liste des ministrables. En effet, depuis l’élection de Macron, il ne se passe plus un seul jour sans que Collomb ne soit annoncé dans un ministère. Le dernier en date ? Celui de ministre d’État en charge de la Ville et de l’Aménagement du territoire. Une nomination qui paraîtrait logique sur le papier et qui lui permettrait surtout de conserver son poste de président de la Métropole de Lyon, au moins jusqu’en 2020. Rassurez- vous, le petit jeu des pronostics quant à l’avenir politique du maire de Lyon devrait s’interrompre brutalement lors de l’annonce du gouvernement mercredi. Mais Collomb n’est pas le seul Lyonnais à pouvoir espérer du nouveau chef de l’État. Sa force est aussi d’être parvenu à imposer ses proches dans les équipes parisiennes de Macron. Hormis sa femme Caroline, toujours au premier rang des meetings de l’ex- candidat, Jean- Marie Girier, son ex- chef de cabinet à la Métropole est conscient de ce qu’il lui doit. Après avoir été nommé directeur la campagne de Macron sur demande de son ancien patron, le jeune collaborateur de 32 ans a aujourd’hui toutes ses chances de faire partie du dispositif Macron à l’Élysée. Bruno Bonnell, le multi- entrepreneur qui avait présidé le comité de soutien de Collomb lors des municipales de 2014 pourrait également parvenir à négocier un maroquin ministériel, – au Numérique, par exemple – ou à minima obtenir l’investiture macroniste pour les législatives. Ça a du bon parfois d’être ami avec Collomb…