Deux bons points pour Lyon
Pour nous autres Lyonnais ou habitants de la Métropole, l’arrivée de Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur est une bonne nouvelle pour au moins deux raisons. La première, c’est la visibilité que ce poste de numéro deux du gouvernement va donner à la ville. On le sait, la presse est souvent conformiste et… parisienne ! Comme la SNCF, la presse française, héritière du jacobinisme, est concentrée de façon incroyable dans la capitale. Il est parfois plus effi cace de passer par Paris pour faire passer un message à la ville d’à- côté que d’emprunter les chemins médiatiques vicinaux qui y mènent.
Un ministre, de surcroît au ministère de l’Intérieur, va attirer les journalistes à Lyon
et va donc focaliser l’attention des médias nationaux sur notre métropole. Le petit manège médiatique a d’ores et déjà commencé. Lors du conseil communautaire prévu lundi dernier, pas moins de 35 journalistes étaient accrédités. Du jamais vu. Ce sont autant de leaders d’opinion qui pourront ensuite témoigner de ce qu’ils ont vu ici. Autant d’observateurs de ce fameux « modèle lyonnais » que Lyon, depuis Raymond Barre, a mis en oeuvre avec un certain succès. Bordeaux avait Juppé et sa carrière nationale, Lyon aura désormais Collomb et c’est une bonne chose.
Le deuxième avantage de cette haute nomination, c’est que Collomb va enfi n laisser le champ libre aux autres,
que ce soit à la mairie de Lyon ou à la présidence de la Métropole. Cela accélère une transition qui se serait passée bien plus douloureusement si cet épisode n’avait pas eu lieu. Il n’est pas contestable que Gérard Collomb a su, à pas de fourmi, changer radicalement Lyon et son image à travers le monde. Mais, à présent que les chantiers sont lancés et que l’image est installée, il doit laisser pleinement la place à ceux qui vont prendre le relais.
David Kimelfeld, que Collomb a adoubé pour prendre sa suite à la tête de la mairie
( mais d’autres noms circulent, comme le 1er adjoint à la Culture Georges Képénékian ou encore Richard Brumm, aux Finances), va avoir besoin d’espace pour imposer sa marque et son talent. Il n’aurait jamais pu avoir de champ politique suffi sant si les événements ne s’étaient pas enchaînés de cette façon. Collomb parti au ministère, son successeur va pouvoir imposer son style bien davantage qu’il n’aurait pu le faire avec le sentiment d’avoir en permanence le maire ( ou l’ex- maire) dans les pattes. Peut- être fera- t- il plus d’erreurs au début ( entre 2017 et 2020, date des prochaines élections municipales), mais ce seront les siennes.