Rôles d’opérette à l’opéra
Après la publication des notes de frais exceptionnellement élevées du directeur Serge Dorny, les personnels de l’Opéra de Lyon en remettent une couche dans un communiqué affirmant « leur
profonde indignation » , et se
disant « inquiets des retombées et de la mauvaise image que ce dossier aura véhiculé auprès de notre public et des partenaires financiers. » On notera l’utilisation de l’adjectif possessif : il y a « notre » public, mais « des » partenaires financiers. Même si, ne leur en déplaise, le public n’appartient à personne... Mais passons. Sur l’inquiétude liée à une « mauvaise image » , en revanche, on rigole doucement : le fait que l’Opéra de Lyon vienne de recevoir l’Award de meilleure maison d’opéra au monde ne fait pas partie du communiqué. Étrange. Et c’est bien une taupe du personnel qui a balancé sur la place publique les fameuses notes de frais. Si la direction en est la première comptable, il n’est pas interdit aux autres personnels de se comporter de manière responsable avec leur institution, plutôt qu’en pompier pyromane… Reste le problème de fond : les inégalités sociales, encore plus profondes à l’Opéra que dans d’autres lieux culturels, devront impérativement être atténuées par une reconnaissance accrue du travail des personnels. Un chantier aussi épineux qu’indispensable.