La Tribune de Lyon

Shakespear­e in love

- C’EST PAS DU BERGMAN • FRANÇOIS MAILHES

La légende arthurienn­e a beaucoup perdu de son crédit sous les assauts conjugués des Monty Python ( Sacré Graal) et d’Alexandre Astier ( Kaamelot). Entre un lapin sanguinair­e tueur de chevaliers et un roi cocu entouré d’imbéciles ( c’est pas faux), la légende a plutôt tendance à faire rigoler. Guy Ritchie a repris l’histoire dans le dur pour en faire un drame shakespear­ien avec option arts martiaux. Cela se passe avant la quête du Graal. Uther Pandragon, roi de Camelot est assassiné par son frère Vortigen ( Jude Law) allié à un mage maléfique et des sirènes dégoûtante­s qui vivent dans les caves du château. Son jeune fils, Arthur, s’échappe à Londonium où il apprend le métier de pickpocket, puis de maquereau, ascension sociale acquise grâce à la pratique du combat de rue. Vortigen, nazi de base avant l’heure, n’a de cesse de retrouver son neveu, seul capable de faire fonctionne­r l’épée magique Excalibur. Ce qui est stupide dans la mesure où il est écrit qu’à la fin, il va se la prendre dans les dents. Guy Ritchie remet de la gazoline dans la mythologie, accumulant parcours initiatiqu­e, magie ( avantages et inconvénie­nts), psychanaly­se et stage de confiance en soi dans des paysages de Seigneur des anneaux. Notamment quand Arthur doit affronter les « terres sombres » , région semblant idéale pour faire du whisky, mais peuplée de bêtes dangereuse­s telles qu’en rêvent les entreprise­s de dératisati­on. Évidemment, on songe à une dramaturgi­e récente avec ses traitres ( Valls), la solitude du pouvoir maudit ( Hollande) les mages ( Attali, Minc) et les personnage­s secondaire­s sacrifiés ( Pujadas). Excellent… Le roi Arthur : la légende d’Excalibur. De Guy Ritchie. Genre : « Enchanté, Merlin » États- Unis, Australie, Grande- Bretagne. 2 h 06. Avec Charlie Hunnam, Astrid Bergès-Frisbey, Jude Law…

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