Shakespeare in love
La légende arthurienne a beaucoup perdu de son crédit sous les assauts conjugués des Monty Python ( Sacré Graal) et d’Alexandre Astier ( Kaamelot). Entre un lapin sanguinaire tueur de chevaliers et un roi cocu entouré d’imbéciles ( c’est pas faux), la légende a plutôt tendance à faire rigoler. Guy Ritchie a repris l’histoire dans le dur pour en faire un drame shakespearien avec option arts martiaux. Cela se passe avant la quête du Graal. Uther Pandragon, roi de Camelot est assassiné par son frère Vortigen ( Jude Law) allié à un mage maléfique et des sirènes dégoûtantes qui vivent dans les caves du château. Son jeune fils, Arthur, s’échappe à Londonium où il apprend le métier de pickpocket, puis de maquereau, ascension sociale acquise grâce à la pratique du combat de rue. Vortigen, nazi de base avant l’heure, n’a de cesse de retrouver son neveu, seul capable de faire fonctionner l’épée magique Excalibur. Ce qui est stupide dans la mesure où il est écrit qu’à la fin, il va se la prendre dans les dents. Guy Ritchie remet de la gazoline dans la mythologie, accumulant parcours initiatique, magie ( avantages et inconvénients), psychanalyse et stage de confiance en soi dans des paysages de Seigneur des anneaux. Notamment quand Arthur doit affronter les « terres sombres » , région semblant idéale pour faire du whisky, mais peuplée de bêtes dangereuses telles qu’en rêvent les entreprises de dératisation. Évidemment, on songe à une dramaturgie récente avec ses traitres ( Valls), la solitude du pouvoir maudit ( Hollande) les mages ( Attali, Minc) et les personnages secondaires sacrifiés ( Pujadas). Excellent… Le roi Arthur : la légende d’Excalibur. De Guy Ritchie. Genre : « Enchanté, Merlin » États- Unis, Australie, Grande- Bretagne. 2 h 06. Avec Charlie Hunnam, Astrid Bergès-Frisbey, Jude Law…