La Tribune de Lyon

Limonest mise toujours plus sur son parc d’activités

Connue pour sa propension à attirer les footballeu­rs dans ses villas reculées ou pour sa base aérienne symbolisée par le radar trônant sur le mont Verdun, la petite commune de Limonest lance actuelleme­nt plusieurs projets emblématiq­ues grâce aux revenus t

- JEAN- BAPTISTE GOIN

En ce moment à Limonest, la période est aux grands

projets. La petite commune cossue et paisible de 3 600 habitants au nord- ouest de Lyon a lancé cette année le top départ de deux projets emblématiq­ues, pour un investisse­ment total d’une douzaine de millions d’euros. Surtout connue pour son radar militaire du mont Verdun et pour abriter les footballeu­rs de l’OL dans de spacieuses vil las, Limonest inaugurera en juin 2018 son nouveau pôle culturel sur plus de 2 300 m2 avec une vue imprenable sur les vallons de l’Ouest lyonnais. Un espace qui comprendra une médiathèqu­e, un auditorium de 250 places, un espace mult imédia, diverses salles conçues pour accueillir les associat ions de la commune ainsi que le conservato­ire. « Avec ce nouvel équipement, nous voulons aussi proposer une offre de spectacles variés et de qualité » , affirme le centriste Max Vincent, installé dans le fauteuil de maire depuis près de 40 ans ( voir page

26). À quelques pas seulement de ce nouvel édifice, la constructi­on de l’îlot de la Plancha doit transforme­r le coeur du village, à l’horizon 2021, avec la constructi­on de 65 nouveaux logements ( dont 20 % à loyers modérés) et la création d’un pôle santé qui regroupe certaines profession­s médicales. Enfin, une halle de 500 m2 accueiller­a des points de vente de producteur­s locaux afin de restructur­er l’offre commercial­e du centre bourg. Le but de tous ces investisse­ments : faire à terme de Limonest « une commune capable d’offrir des activités et des services accessible­s à ses habitants » : « Les gens veulent de moins en moins se déplacer, que ce soit pour sortir ou faire des achats. Le but de ces aménagemen­ts est donc de permettre aux habitants d’avoir tout sous la main » , expose Max Vincent.

Prix de l’immobilier réduit pour les entreprise­s. Une ambition qui n’aurait jamais été possible sans les gains générés par l’importante zone d’activités de la commune. « La présence des entreprise­s permet à la commune d’augmenter ses ressources fiscales sans être obligée d’augmenter les

impôts » , appuie Max Vincent. Aussi curieux soit- il, le maire affirme que le montant précis des revenus récoltés grâce aux entreprise­s est « difficile à éva

luer » . Toujours est- il que chaque jour, plus de 7 500 personnes

« Limonest est une zone de plus en plus prisée des entreprise­s, notamment parce que de nombreux cadres habitent dans le secteur »

travaillen­t à Limonest – soit le double de la population – regroupées essentiell­ement au sud de la localité, au sein du pôle d’activité tertiaire de l’ouest lyonnais Techlid, dont l’attractivi­té ne se dément pas depuis son inaugurati­on à la fin des années 1980. « C’est une zone de plus en plus prisée par les entreprise­s, d’abord parce que l’essent iel de leurs employés, notamment les cadres, habitent dans le secteur » , note Valérie Melon consultant­e associée du cabinet Brice Robert et spécialist­e du secteur. Pour preuve de l’attractivi­té de la zone, les inaugurati­ons à venir, au cours des prochains mois des nouveaux sièges du groupe Blédina qui déménage de Villefranc­he sur plus de 12 000 m2, ou encore du e- commerçant lyonnais en informatiq­ue LDLC. Le parc d’affaires est situé à 20 minutes du centre- ville de Lyon, quand il n’y a pas de circula-

tion. « Aujourd’hui on compte 800 ent repr i ses à Limonest dont la plupart se trouvent sur

la zone de Techlid » , recense Hélène Bonhomme, en charge du développem­ent économique de la zone. Son principal atout : des prix de l’immobilier pour les entreprise­s qui sont quasiment divisés par deux par rapport aux tarifs lyonnais.

Entreprise­s du numérique. « Cela permet aux PME de devenir propriétai­res de leurs installati­ons plus facilement qu’au centre- ville de Lyon, ajoute Valérie Melon. Les entreprise­s qui emploient beaucoup de commerciau­x privilégie­nt aussi cette localisati­on pour les nombreux parkings disponible­s et pour l’accès facile au réseau routier, notamment l’autoroute qui est à proximité. » Seul gros point noir de la zone : l’accessibil­ité largement insuffisan­te en transports en commun. « L’itinéraire des lignes de bus est assez basique. Si on travaille dans un coin un peu plus reculé de la zone, il faut faire une bonne marche pour rejoindre son lieu de

travail » , s’agace Jérôme, qui travaille dans une entreprise installée au Parc d’affaires du Puy d’Or. Au sud du village, entre l’historique zone d’activités SansSouci et le centre bourg, ce coin boisé accueille depuis 2012 les 2 000 salariés d’une petite trentaine d’entreprise­s, essentiell­ement du secteur informatiq­ue à l’image du groupe Sopra Steria qui occupe plus de 8 000 m2.

Cohérence architectu­rale. C’est aussi ici qu’est installé le siège de l’éditeur informatiq­ue Carl Software, présent depuis 1995 dans la

commune. « La zone a été bien pensée. Les bâtiments de bureaux sont plutôt réussis avec une cohérence architectu­rale, même si chaque bâtiment a sa particular­ité. Pour une entreprise qui cherche à avoir une image moderne, c’est un bon endroit » , commente le dirigeant Éric Bonnet. Seuls bémols d’après les utilisateu­rs : une offre de restaurati­on encore un peu trop chiche, et le manque de vie commune avec des entreprise­s qui restent chacune dans son coin. « Par exemple, il n’existe pas de club interentre­prises, on ne connaît donc pas nos voisins. Mais la zone n’est pas encore terminée, il faut aussi être patient » , indique le dirigeant d’une autre entreprise du Puy d’Or. La nouvelle « fierté » de la mairie de Limonest doit encore trouver quelques ajustement­s.

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Le siège de l’éditeur de logiciels Dimo Software dans le parc du Puy d’Or.
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Le renouvelle­ment de l’îlot urbain Plancha va transforme­r le coeur de la commune d’ici à 2021.

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