Et si on s’off rait une nuit d’hôtel à Lyon ?
Nos adresses préférées pour faire un break en amoureux
Un nouveau phénomène, la « staycation » , s’empare des Lyonnais. Il consiste à prendre des vacances ou faire une pause tout en restant dans sa ville. Tribune
de Lyon a recensé les adresses des hôtels les plus dépaysants de Lyon, pour faire un break sans faire des kilomètres. De quoi retomber amoureux, de sa ville et de sa moitié.
Cour des Loges
Difficile de faire plus romanesque que ces entrelacs de coursives, jardins suspendus, galeries, escaliers et plafonds à la française hérités du XIVe, XVIe et XVIIe siècles. L’ensemble 5 étoiles se compose de quatre demeures Renaissance jadis réunies. S’y lovent comme par magie, au détour d’un couloir, une cabine de soins, un spa avec un jacuzzi en bois, une piscine, une terrasse « secrète » et des salons intimistes. Au rez- de- chaussée, niché dans une ancienne salle plénière maçonnique, la Petite Loge accueille cours de cuisine ou dîners privés avant de s’ouvrir sur la cave et le café- épicerie. Si vous avez réservé au restaurant gastronomique d’Anthony Bonnet ( 1 étoile), profitez de sa cuisine locavore servie à la lumière des candélabres, avant de finir la visite dans les chambres. Baroques, théâtrales, opulentes, elles sont parées de tentures, de soies et de fresques mais aussi de meubles anciens et de mobilier signé Le Corbusier. Comme un palazzo. Un refuge hors des modes et du temps. Vite, soufflez…
Villa Maïa
Palais contemporain de 29 chambres et sept suites, Villa Maïa est de ( très) loin, l’adresse la plus onéreuse de cette sélection. Ce que l’on paye ? Un classement 5 étoiles dévoilé il y a quelques jours seulement, et une – si ce n’est « la » – vue la plus spectaculaire sur Lyon, étalée jusqu’aux Alpes. Les chambres, spacieuses, douillettes et ornées d’anamorphoses, donnent dans la sobriété de bon aloi accumulant les détails de bon goût ( fleurs fraîches, plaids et sousmain siglés…). Au rez- de- chaussée, profitez des 20 mètres de long de la piscine des Thermes, clin d’oeil appuyé au passé gallo- romain du site, avant de passer au bar pour un cocktail panoramique ( 13 €).
Fourvière Hôtel
Oh My God ! Ce sont en substance les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsqu’on pénètre dans le lobby du Fourvière Hôtel. Spectaculaire, il est installé dans l’ancienne chapelle du couvent de la Visitation et se pique, sous ses voûtes magnifiquement restaurées, de mobilier contemporain et d’installations immersives. Surprenant, épatant, inspirant, le site pourrait presque jouer les resorts tant il multiplie les propositions : piscine extérieure ( photo ci- contre), spa, jeu de boules lyonnaises, parc attenant et restaurant bistronomique Les Téléphones. Étiré tout autour du périmètre du cloître, vitré, l’hôtel offre une vue imprenable sur le carré de verdure central et s’assortit d’un « K- fé » connecté pour la pause goûter et même d’un mini- bouchon ( sur réservation). Dans les étages, les 75 chambres portent toutes le nom d’un Lyonnais célèbre, de l’Empereur Claude à Juliette Récamier en passant par Ampère ou Claude Bernard. Meublées sans fioritures, les « cellules » ( rapport au passé monacal du site) et suites, de 20 à 60 m2, ont un chic dépouillé et accueilleraient largement les artistes exfiltrés des Nuits de Fourvière. De là à croiser Norah Jones au petit- déjeuner…
Le Royal Lyon
Ultra- central, c’est l’un des hôtels les plus méconnus des Lyonnais. Pourtant cette adresse aux volumes un peu tarabiscotés révèle un charme fou dans la grande tradition française : personnel au petit soin et tapisseries coordonnées aux rideaux dans les chambres ( 72 au total, dont 10 suites), garnies de soieries et d’étoffes précieuses, de lits XXL et bergères, donnant sur les places Bellecour ou Antonin- Poncet. Avec son look rouge du sol au plafond, le bar- salon côté Bellecour prend des allures de boudoir chinois avec ses tapisseries dédiées aux Routes de la Soie. Et la salle du petit- déjeuner flirte entre l’esprit country et le shabby, au gré des céramiques poulette ou poisson, plantant une ambiance réconfortante de pension de famille. Pour se faire chouchouter.
Villa Florentine
Depuis Saint- Jean, il suffit de jouer un peu des mollets pour gagner cet ancien couvent du XVIIe siècle transformé en Relais & Châteaux d’une trentaine de chambres. Si l’on grimpe, c’est pour le charme à l’italienne des Terrasses, du nom du restaurant mené par David Delsart ( 1 étoile). Comme un perchoir secret d’où voir sans être vu, on y prend de la hauteur au plus près des toits du Vieux Lyon, de ses terrasses cachées, de ses cours intérieures et de ses détails que l’on oublie de remarquer à force d’avoir le nez sur les pavés. Raison supplémentaire de jouer les touristes avec la piscine extérieure qui offre de faire des brasses ( presque) les yeux dans la rosace de la Primatiale. On a connu bien pire pour barboter.
Le Carlton
Loin de l’effervescence de son homologue cannois, le Carlton Lyon fait partie de ces repaires feutrés où rien ne semble avoir de prise. Rénové en 2013, le quatre étoiles a su conserver son vénérable ascenseur en fer forgé ( 1884) et l’ambiance si particulière de son bar aux détails Art déco – adresse centrale jalousement gardée par ses initiés, qui s’y retrouvent depuis toujours pour siroter un cocktail, dont sa spécialité à base de champagne, nectar de fraise, de poire et pêche de vigne – . Star du lieu, le rouge Carlton scénarise le moindre espace, des moquettes au bar à ongles, et joue le trait d’union entre le faste des Années folles et le confort du monde moderne. Une adresse de caractère.
Away Hostel & coffee- shop
Pionnier du genre « hostelier » depuis l’ouverture, dans le 7e du Slo Living Hostel, le trio Charlotte Bollard, Julien Routil et Pierric Soum a récidivé l’année dernière au bas des Pentes. Mixant sur quatre niveaux de dortoirs à partager et chambres privatives scandino- câlines, avec moulures, cheminée et parquets anciens, on y dialogue dans toutes les langues, alangui sur les banquettes, avant de commander cappuccino, granola ou plat du jour au café- cabane. Une partie de baby- foot plus tard, vous voilà prêts à ( re) découvrir l’intégralité des traboules du 1er.
Mama Shelter
Pour ceux qui seraient jusqu’alors passés à côté, le Mama Shelter n’est rien de moins que le concept qui a révolutionné le genre, parfaite incarnation d’un hôtel connecté, décomplexé et joyeusement branché où l’on vit avant même d’y dormir. Passé les portes de la bâtisse, briquetée de gris, l’accueil donne le ton, entre iMac 27”, luminaire arachnéen et vitrines dignes d’un concept- store parisien ( Mama déclinant la fameuse expérience client jusqu’au shopping). La salle s’ouvre sur le fameux plafond noir et « graffé » du calligraphe Tarek Benaoum, emblème de l’enseigne ( et de son papa designer, Philippe Starck),
au même titre que la carte de Guy Savoy, les bouées colorées surmontant le bar ou les masques enfantins posés sur les lits des 156 chambres. Des espaces confortables mais plutôt minimalistes, l’idée étant de descendre au rez- de- chaussée voir ce qui s’y passe. Tant qu’à faire, laissez- vous donc bercer par la philosophie Mama et bookez une date avec DJ, concert ou
after work festif.
Mi Hôtel
Cadres voyageuses et amies, Véronique et Stéphanie en avaient leurs malles de tomber dans des hôtels impersonnels, pas toujours très bien placés. Leur point de chute idéal, elles l’imaginent alors en coeur de ville ( idéal pour se faire livrer à manger), décoré avec goût, doté d’un vrai bon lit, de quelques bricoles à grignoter, d’une machine à café et d’une baignoire. Ni une, ni deux, elles achètent deux appartements et lancent Mi Hôtel, concept de suites connectées, disséminées en Presqu’île et ultra- prisées par les… Lyonnais ! Adresses les plus demandées ? « Bellecour » , pour sa baignoire avec vue sur la place et « Clothilde » , avec son lit baldaquin contemporain.
Okko
Comme à la maison mais en mieux. C’est le grand principe d’Okko Hôtel ( 4 étoiles). Installé dans le bâtiment de l’ancienne Préfecture ( si vous avez déjà fait la queue au guichet, vous ne reconnaîtrez rien), la petite chaîne hôtelière lorgne du côté du luxe avec des chambres graphiques, une literie impeccable ( coucou les draps en lin) et un petit espace forme. Pour le reste, Okko flirte avec l’auberge bon enfant. Les résidents sont invités à se rencontrer dans des espaces partagés ultra- lookés, rassemblés sous l’étiquette « Le Club » . Achalandé toute la journée en snacking, jeux, boissons, on y déguste aussi petites planches, bières et vins à l’heure du sacro- saint aperitivo. Détail de taille avec un emplacement sur les bords du Rhône : une excellente insonorisation !
Ho36
Imaginé par le patron de l’Institution ( brasserie aux Cordeliers), Franck Delafon, après un voyage « West
Coast » , Ho36 fusionne avec perspicacité hôtellerie traditionnelle et auberge de jeunesse, réunissant ce petit monde dans une salle de restaurant chic’n broc plébiscitée par les habitants du quartier. Dans les chambres dites « d’hôtel » , séparées des dortoirs par un escalier où niche une coquille Saint- Jacques ( on vous laisse chercher), ni télévision ni mini- bar mais
des objets soignés, chinés et des salles d’eau sous verrière. Notre « favorite » ? Oh My God ( à partir de 79 €) pour ses murs carbone et sa tête de lit flanquée d’un
juju, chapeau traditionnel du Cameroun.
Maison d’Anthouard
Ancien relais de chasse du XVIIIe siècle, le lieu aurait abrité les amours d’Henri IV, puis la famille du général d’Anthouard, proche de Napoléon. Habilement restaurée, la bâtisse abrite depuis quelques années 16 chambres douillettes dans lesquelles l’Histoire s’évoque avec parcimonie, au gré d’une déco bourgeoise plutôt finaude portée sur le noir et blanc. Dans le vaste parc, impeccablement taillé, on peut depuis l’année dernière déjeuner ou dîner sous les grands cèdres, l’établissement s’étant offert un chef à demeure en la personne de Cédric Vaujany. Seul défaut ? La proximité de l’autoroute dont on ne perçoit rien à l’intérieur mais qu’on troquerait volontiers contre le clapotis des vagues certains soirs d’été…
L’Ermitage à Saint- Cyr
À 30 minutes du centre de Lyon en voiture, bien moins si vous êtes en deux- roues, un peu plus si vous êtes à vélo parce que ça grimpe sacrément ( mais la balade vaut le coup !), L’Ermitage s’étale tout en haut du mont Cindre, avec des airs de maison de vacances. L’hôtel voisinant le site de l’Ermitage, ancien lieu de « villégiature » des Contemplatifs de jadis avec chapelle, jardin de rocaille, belvédère et fresques de Louis Touchagues, laisse la part belle à la magie naturelle des lieux à peine ponctuée de mobilier et accessoires chinés, parfois signés. Table plébiscitée par les locaux, la cuisine- à- manger d’Audrey donne dans le frais et les trouvailles du marché et s’agrémente le week- end d’une escale goûters avec gaufres, crêpes, glaces et Carambar (!). Nombreuses randonnées à proximité.
Le Gourguillon
Planquée sur la colline qui prie, c’est un lieu qui se mérite. Sans enseigne, pour préserver « l’effet de sur-
prise » , les chambres d’hôtes du Gourguillon ne sont accessibles qu’à pied… Sur place : neuf cocons aux consonances lyonnaises ( Caborne, Traboule…) et baignoires balnéo offrent de buller en amoureux. Ultra- demandées, les chambres La Feuillette, pour sa baignoire plantée face au jardin privatif, et les 60 m2 de Papillote. Taillé comme un love spot, certains viendraient s’offrir quelques heures de quiétude et profiter du petit- déjeuner servi en chambre, dans un joli panier en osier. Au besoin, l’équipe peut aussi remplir le frigo de quelques gourmandises : foie gras, tartare de saumon, tomates cerises- mozzarella, fondant au chocolat, champagne… C’est vrai ça, qui a dit qu’il fallait mettre le nez dehors ?