Non, la gauche et la droite ne sont pas mortes
Il ne faut pas avoir fait l’Ena ou Polytechnique pour constater que le raz- de- marée macroniste à Lyon et dans le Rhône a considérablement affaibli les deux partis traditionnels de la Ve République. Oui, le Parti socialiste a perdu la totalité de ses députés alors qu’il en possédait cinq dans le département sous la précédente mandature. Oui, les Républicains n’ont conservé que deux députés alors qu’ils en comptaient huit dans le Rhône jusqu’à dimanche dernier. Mais si ces deux partis politiques vont sans doute devoir changer de nom et lancer sans attendre une vaste reconstruction interne pour espérer à nouveau séduire les électeurs qui les ont boudés en 2017, je crois que dans la métropole lyonnaise, ils peuvent compter sur des élus bien décidés à mener ce combat. À gauche, je vois Nathalie Perrin- Gilbert. Même si la maire du 1er arrondissement n’a pas réussi à se faire élire dans la 2e circonscription, les bons scores qu’elle réalise dans les quatre arrondissements de ce territoire sont encourageants pour l’avenir de la gauche lyonnaise. Une gauche proche de la mouvance hamoniste et qui a la possibilité de monter des alliances avec des partenaires politiques comme les mélenchonistes, mais aussi d’autres territoires comme Villeurbanne où le PS et ses alliés restent infl uents malgré la défaite de Najat Vallaud- Belkacem. Un rapprochement entre la gauche villeurbannaise de Jean- Paul Bret et celle que représente Perrin- Gilbert – qui a déjà donné rendez- vous à ses électeurs pour les municipales de 2020 – leur permettrait sans doute pour la première fois de faire front commun face à Gérard Collomb et ses amis du gouvernement. À droite, si LR a également perdu gros avec la défaite de fi gures locales comme Georges Fenech et Philippe Cochet, on sent bien que le parti peut rebondir sous une autre forme. Sans doute avec une nouvelle génération comme celle d’Alexandre Vincendet. Le jeune maire de Rillieux qui a décidé de contester sa défaite en saisissant la justice pour dénoncer des irrégularités, pourrait bien cette fois- ci l’emporter en cas de nouvelles élections dans la 7e circonscription. Et ainsi s’imposer comme le leader de la droite. Mais nous n’en sommes pas encore là. Le prochain rendez- vous, c’est 2020. Et 2020, c’est loin.