Mazars se pose en urgentiste auprès des entreprises en difficulté
A
vec une équipe d’une dizaine de collaborateurs, le cabinet Mazars se targue d’avoir le pôle restructuring le plus important de la place lyonnaise. Son rôle :
« Être l’urgentiste d’entreprises en difficulté engagées dans une procédure collective au tribunal de Commerce » , explique Emmanuel Squinabol, qui développe depuis trois ans ce pôle dont l’objectif est de « sauver des entreprises et leurs
emplois » . L’intervention auprès de l’entreprise « malade » consiste à activer différents leviers financiers pour retrouver un peu de trésorerie et ainsi donner un bol d’air : recouvrement de créances, financement sur le stock, saisine du médiateur du crédit, négociation des règlements de TVA ou de l’Urssaf… « Dernièrement, nous avons pu trouver un million d’euros en une semaine pour permettre à une société de faire face à ses échéances » , rapporte Emmanuel Squinabol. Et les patients ne manquent pas : l’an dernier, le tribunal de Commerce de Lyon a ouvert près de 1 500 procédures collectives.
Enrayer l’engrenage Autant dire que la brigade restructuring de Mazars, qui traite actuellement une trentaine de dossiers, a du pain sur la planche, principalement auprès de PME et ETI qui réalisent entre cinq
et 50 millions d’euros de chiffre
d’affaires. « Notre rôle est avant tout de produire de l’information technique et financière qui va aider le chef d’entreprise à prendre les bonnes décisions et à sécuriser son environnement » , reprend Emmanuel Squinabol. Un des objectifs de l’équipe est de faire en sorte que les dirigeants s’entourent rapidement : « Ils prennent trop souvent cette décision trop tardivement. Alors qu’il est possible d’enrayer l’engrenage si nous intervenons en amont » , juge Vincent Boucinha, ancien commissaire au redressement productif de Franche- Comté qui a intégré Mazars il y a un an. Alors que ce pôle restructuring a vocation à grossir dans le futur, ses missions pourraient aussi s’étendre aux entreprises qui ne sont pas dans le rouge. « Parce que nous faisons le constat que la sous- performance ne concerne pas que les entreprises en difficulté, et que les dirigeants ont intérêt à profiter d’une période favorable pour se structurer » , assurent ces urgentistes.