La Tribune de Lyon

Mondialisa­tion heureuse

LE COMPTOIR DES COUSINS

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Devinez pourquoi ce restaurant s’appelle Le Comptoir des cousins ?

Parce que Arthur Liberty ( le chef ) et Gautier Renard ( service en salle) sont cousins. La famille, ce n’est pas toujours l’idéal dans la v ie, comme on dit chez les Vi l lemin- Laroche, mais ici ça marche. Arthur Liberty a fait un bout de chemin de table à Londres ( Liberty ? A- t- il des liens avec le fameux t issu à fleuret tes ?), quelques tours d’horloge à la Tassée, avant de reprendre, en famille, un lieu que certains ont connu jadis comme Le Saint- Cochon et, naguère, comme Une table en Italie. Rien à voir avec les prédécesse­urs, respective­ment Gargantua de la charcutail­le et transalpin­istes. Le chef, malgré un âge à ne pas avoir connu Michel Drucker de son vivant ( ça marche aussi avec Giscard), a voyagé.

Voyage gustatif. L’occasion de sortir de ses valises des ceviches comme au Pérou, des tatakis de boeuf ( brochettes japonaises), des travers de porc laqués ( jus réduit, ketchup, tabasco, etc.), façon barbecue américain, ou des côtes d’agneau à la marocaine avec ail confit, épices et pruneaux. Voilà pour une partie des plats à partager le soir, façon dîner oriental ou tapas taille Depardieu. Pour notre part, on a testé le déjeuner, dont un impeccable menu à l’ardoise entamé par un ceviche bien froid et pimenté ( imaginez Uma Thurman avec un fouet) à base de lamelles de truite et de poivron. Ensuite, place à deux boules, inti- tulées tomates farcies ( on a eu peur), amusante recomposit­ion entre la recette classique française ( mais d’origine grecque) et les arancine siciliens, soit une tomate surprise emplie de riz et une sphère de viande hachée, panée et frite. Fondant, croustilla­nt, délicieux. On a trouvé de même impeccable, un poulet au vinaigre en tenue printanièr­e accompagné de tomate, lamelles de carottes crues, oignon rouge et diverses herbes fraîches : plus loin que ne le fait la ménagère, mais sans en perdre l’esprit. On regrettera un petit manque d’intérêt pour les desserts, maison, très corrects, mais sans l’âme qui habite le salé. Côté liquide, on choisit les yeux fermés les production­s du domaine de Grangeneuv­e, le meilleur de l’appellatio­n Grignan les Adhémar, servies avec bonne humeur par le cousin Renard ( 11 euros le pot).

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De gauche à droite, Lucas, Arthur, Gautier, Paul et Raphaëlle.

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