Hip- hop pour tous
Fraîchement créée il y a moins d’un an, la compagnie lyonnaise de hiphop Tie Break présente un extrait de son spectacle, Lobby, au festival Acordanse. Rencontre avec l’un des quatre fondateurs, Moncef Zebiri.
Du parvis de l’Opéra aux scènes mondiales
Moncef Zebiri a débuté comme beaucoup de danseurs hip- hop lyonnais : à l’Opéra. Ou plutôt, sous le péristyle de la prestigieuse maison, en autodidacte. C’était en 2001, et le Brondillant de 29 ans a ensuite avancé à vitesse grand V : à 14 ans, il rejoint la compagnie lyonnaise Pockemon Crew, avec laquelle il enchaîne les spectacles et les compétitions jusqu’à remporter le championnat de France, puis du Monde. Mais au bout de quelques années, Moncef a l’impression d’avoir fait le tour de la danse. Il décide alors de se lancer dans la chorégraphie et crée deux spectacles.
Danser pour divertir
Après 15 ans passés au sein du Pockemon Crew, le danseur sent qu’il tourne en rond. Avec Patrick, Niggaz et Fares, trois autres danseurs de la comp ag n i e, il s quittent le crew en juin 2016 et montent leur propre collectif : Tie Break. À quatre mains, ils écrivent et chorégraphient
Lobby, leur premier spectacle en forme de comédie musicale, « sauf qu’on ne chante pas » . Avec un projet artistique assumé : divertir. Car, pour cette nouvelle compagnie de la scène hip- hop lyonnaise, le divertissement n’est pas un gros mot. « Quand on va voir un spectacle, c’est pour se changer les idées. » Pour Moncef, la chance des danseurs de Tie Break, c’est d’avoir fréquenté aussi bien le milieu artistique de la danse hip- hop que les compétitions. « On a pu développer une énergie et une spontanéité que des danseurs de Conservatoire n’auront pas » .
Démocratiser le hip- hop
En avril dernier, ils présentaient la première de leur spectacle à la Bourse du travail. En mai 2018, ils donneront sept représentations à la Maison de la danse. Cette toute jeune compagnie, subventionnée par la Drac, a à coeur de changer l’étiquette de « bande de gamins » collée aux danseurs hip- hop en créant des liens avec des institutions. L’autre cheval de bataille de Tie Break : démocratiser leur discipline en la partageant avec le plus grand nombre. Pour la première de Lobby, ils avaient fait monter sur scène 30 jeunes du 3e arrondissement. Le mois dernier, ils ont intégré la SEPR pour trois ans de résidence, avec l’idée de créer un projet avec les élèves de l’école et de la Maison pour tous. Le collectif progresse vite, on risque bien d’en entendre reparler bientôt. C. S.