Rivalités capillaires
Gros coup de blues chez les
méchants repentis. Gru, désormais rangé des affaires, est en pleine crise existentielle. D’autant qu’il se découvre un jumeau caché qui lui semble supérieur en tout point et affublé, comble de l’horreur, d’une superbe chevelure blonde ! Après le deuxième épisode et la fausse bonne idée d’un film parenthèse entièrement axé sur les Minions, personnages secondaires qui doivent le rester, on réalise combien la réussite de cette série tient à son antihéros, l’ombrageux Gru, flanqué de ses adorables filles adoptives. Priorité au récit donc, toujours aussi punchy, et aux personnages : une jolie histoire de famille aussi tendre que loufoque, ponctuée dans une saine économie par les interventions des Minions, avec leur esperanto délicieusement stupide et leur humour caca- prout. Mais on retrouve surtout avec bonheur les partis pris formels des studios Illumination, cette esthétique cartoon revisitée à l’ère du numérique et un graphisme hyperstylisé, presque agressif, qui ont permis à Universal de se forger une identité propre dans le monde de l’animation. Comme d’habitude, les clins d’oeil visuels et musicaux à la pop culture abondent. Place cette fois aux années quatre- vingt, incarnées par le super- méchant avec tout l’attirail et combat de danse façon moonwalk… Une créativité qui ne faiblit pas. Ouf !