C’était Kim, personne d’autre
J e ne vous cache pas ma déception quant au vote qui doit permettre lundi d’élire le successeur de Gérard Collomb à la Métropole de Lyon. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour qu’on assiste à un scrutin serré avec la petite dose de suspense et d’excitation électorale qui va bien. D’abord, l’ennemi historique. J’ai nommé Jean- Paul Bret. Le maire PS de Villeurbanne qui avait pourtant expressément menacé Collomb de lui faire la guerre si ce dernier venait à soutenir un candidat macroniste aux législatives sur son territoire, a finalement rangé le fusil au garage. Non, vous ne rêvez pas, c’est bien pour David Kimelfeld, le dauphin macroniste de Collomb que Bret va voter. Pour, selon lui, « s’inscrire dans la continuité » et « ne pas isoler sa commune » du reste de la puissante Métropole. Ça s’entend, mais on l’a quand même connu plus vindicatif. Ensuite, nous avions ces cadres de l’opposition de droite qui avaient une occasion en or d’essayer de prendre leur revanche sur Collomb qui remporte toutes les élections depuis 2001. Je pense au sénateur- maire LR d’Oullins FrançoisNoël Buffet, ou encore à Pascal Blache, le très en vue maire du 6e, qui ont eux aussi décidé de ravaler leur ambition, malgré leur envie de candidater à ce scrutin inédit. Enfin, on pouvait espérer que certaines candidatures personnelles puissent venir chatouiller la toute- puissance du premier flic de France et de son successeur désigné. Mais avec celle de l’élu PS villeurbannais Richard Llung, David Kimelfeld n’a vraiment pas de quoi s’inquiéter. L’adjoint de Bret et vice- président en charge de l’Urbanisme à la Métropole a reçu quelques soutiens pour dire, mais son choix de se présenter à cette élection s’apparente plus à un coup de com’ pour la suite de sa carrière qu’à une candidature sérieuse. Tout comme celle de Véronique Sarselli, la maire LR de Sainte- Foy- lès- Lyon, qui n’est même pas soutenue par la totalité de sa propre famille politique, ou celle de l’UDI Christophe Geourjon. Kimelfeld, qui répète modestement à qui veut l’entendre « qu’il y a
quand même un vote » , a donc un boulevard devant lui pour devenir, sans forcer, le nouveau patron de la Métro lundi, et ainsi continuer d’entretenir la flamme de 16 ans d’hégémonie collombiste.