La Tribune de Lyon

« La Brasserie Georges ne doit pas devenir un musée »

À la tête de la Brasserie Georges depuis quinze ans, la famille Lameloise compte bien dynamiser l’institutio­n centenaire. Pour se faire, son jeune dirigeant Édouard Lameloise vient de lancer une gamme de bières artisanale­s sous le nom de « Bière Georges »

- PROPOS RECUEILLIS PAR VÉRONIQUE LOPES

Vous venez de lancer quatre bières bouteilles sous le nom de Bière Georges. C’est une opération séduction pour rajeunir la clientèle de la brasserie ?

ÉDOUARD LAMELOISE : « Sincèremen­t, je ne me suis jamais dit que la moyenne d’âge de mes clients était trop élevée, et donc que je devais la rajeunir. Aujourd’hui, elle est de 55 ans. Et cela me convient tout à fait. Néanmoins, il est vrai qu’en se positionna­nt sur le marché des bières artisanale­s, je vais avant tout toucher les 20- 40 ans qui sont très friands de craft beer.

Dans quel but lancer cette gamme de bière alors ?

À l’origine du projet, on a pensé à l’intérêt renaissant et fort des consommate­urs pour la bière artisanale. Mais il faut savoir qu’historique­ment, à l’époque de son fondateur Georges Hoffherr, la Brasserie Georges faisait déjà sa propre bière

( ainsi que des sodas et limonades, NDLR). La bière Georges était connue dans toute la France et même au- delà des frontières. Alors, quand nous avons repris l’établissem­ent, nous avons voulu réinstalle­r une microbrass­erie dans le restaurant. Cela va faire dix ans que l’on produit notre propre bière, qui est servie aux clients de la Brasserie Georges. Et je peux vous garantir que tout ce qui est bu à la Brasserie Georges est fabriqué à la Brasserie Georges. Ce qui représente 70 000 litres de bière par an. Il nous a donc semblé évident de proposer nos bières au grand public, comme avant.

En fait, vous suivez la mode des bières artisanale­s ?

Pour moi, il fallait que l’on fasse partie de ce paysage des brasseurs lyonnais indépendan­ts. Et surtout, nous avons la chance d’avoir un brasseur passionné en interne, Loïc Mayoud, qui est là depuis dix ans. Il fabrique des brassins de bière toute la journée au sein de notre microbrass­erie. Ensemble, nous avons élaboré quatre recettes de bière : une blonde, une blanche, une rousse et une brune. L’idée est de créer une gamme équilibrée, qui peut plaire autant à des palais très pointus, hyper- spécialist­es et passionnés qu’à des novices qui découvrent la bière.

Ces bières bouteilles vont être produites à la brasserie ?

Non, nous avons sous- traité la production à un brasseur artisanal de Nyons. Je suis complèteme­nt à l’aise avec cela. Ils respectent notre recette et le cahier des charges à la lettre. On pourrait prendre la brune qui est fabriquée à Nyons et celle qu’on fabrique ici tous les jours pour le restaurant, elles sont identiques à peu de chose près.

Pourquoi sous- traiter votre savoir- faire ?

Je ne voulais pas investir plusieurs centaines de milliers d’euros dans un outil industriel ou une chaîne d’embouteill­age. Pour l’instant, je suis dans une étape intermédia­ire. Je vais à la découverte du marché.

À qui vous adressez- vous avec ce produit ?

Mon objectif c’est d’être présent dans les boutiques spécialisé­es en bièrologie d’abord, des épiceries

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