La Tribune de Lyon

Joli menu- carte sous patio

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Il y a quelques temps, alors qu’on portait encore un pull mi- saison et un parapluie, on avait dans l’idée de chroniquer Chez Lucien, jeune adresse poussée par une rumeur qui débordait du plateau de la CroixRouss­e. Excellent ! Mais voilà, la carte, encore habillée en doudoune hivernale, changeait le lendemain. Difficile de parler de caille farcie au foie gras, ris d’agneau poêlée forestière ou ventrêche de cochon et chou farci, quand tout le monde s’apprête à acheter un maillot de bain. Nous y sommes donc retournés par beau temps pérenne, validé par Laurent Cabrol, pour un menucarte court et bien de saison ( renaissanc­e de la verdure, petits oiseaux, jupes mini, etc.).

Brise aérienne. Ainsi, la crème de petits pois mentholée, ricotta à la sauge et magret fumé, servie frappée, comme le vif beaujolais blanc du domaine de Rochemure remplace une crème de moule gentiment calorifère. L’asperge transperce la carte en armant le veau ( et vinaigre de miel) ou l’oeuf parfait ( jus de veau et chorizo). Bon, « l’oeuf parfait » , fantaisie physico- chimique à la texture mi- flageolant­e, mi- crémeuse, passée du labo créatif de Pierre Gagnaire aux H& M culinaires, ne vaut pas à notre avis un bon vieil oeuf poché des familles. Mais i l reste divertissa­nt. En entrée, on a toutefois fondu sur LE reliquat de l’hiver, rhabillé en chemise à fleurs : le ragoût de pied de cochon à la moelle, que le chef Benjamin Nieto, passé par le pays basque, fait danser avec des piquillos. Délicieux, il n’est pas près de quitter la carte. On a repris un peu de brise aérienne avec un filet de daurade, peau craquante et fenouil croquant, ainsi qu’un poulet traité en deux façons : le blanc cuit à basse températur­e, tendre, farci d’olive et de basilic, et la cuisse braisée presque confite. On a vraiment aimé ce dédoubleme­nt de personnali­té : après cela, difficile de regarder un gallinacé dans les yeux sans tirer la langue. Le tout se déroule dans un agréable patio, lieu parfait pour explorer en profondeur l’ardoise des vins bien inspirée, notamment par le Petit ours de Matthieu Barret ( 30 euros). Ah, et Lucien c’est qui ? Le chien, un bouledogue anglais modèle Churchill, icône du lieu.

No sport… Préférez le vacherin à la fraise, dangereuse­ment mastard.

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Benjamin Nieto et Lucien.

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