JENNIFER GILBERT : LA NEW YORKAISE DE L’ORCHESTRE DE LYON
D’origine américaine, Jennifer Gilbert, la super- soliste de l’orchestre national de Lyon, est tombée sous le charme de la ville. Elle emmène l’ONL ce week- end à la Chaise- Dieu.
Enfant de la balle
Jennifer Gilbert a la voix d’un personnage de dessin animé japonais et les yeux d’une star américaine, enfant d’une maman japonaise et d’un papa new- yorkais. Tous deux sont des musiciens reconnus du prestigieux Philharmonic de New York que dirige désormais… son frère, Alan Gilbert ! Inutile de préciser que la soliste s’y sentait comme chez elle lors de la dernière tournée américaine de l’ONL au Carneggie Hall en février dernier. Violon solo de l’orchestre, cette quadragénaire, discrète de caractère, n’aime rien tant que « l’esprit de famille » d’un orchestre.
Divin Krivine
Alors qu’elle passe le peu de vacances qu’elle s’accorde entre le Japon de sa maman et le New York de son papa, Jennifer Gilbert a échoué un peu par hasard à Lyon, seule enfant de la famille à s’être installée en Europe. À la fi n des années 1990, au début de sa carrière internationale, elle vient jouer en France avec Jean- Jacques Kantorow. Alors directeur de l’ONL, Emmanuel Krivine, à la recherche d’un violon solo, la remarque tout de suite et lui propose de passer le concours pour entrer dans l’orchestre de Lyon. Avec son orgueil bien placé de New- Yorkaise, elle lui répond un « non » dont il ne devait pas avoir l’habitude, ne voyant pas pourquoi elle viendrait dans une ville française qu’elle ne connaissait pas. Mais, le coup de foudre, musical, est immédiat. Elle n’hésite d’ailleurs pas à parler de « génie » pour décrire le travail de Krivine. Amoureuse du savoir- vivre à la française, elle ne quittera Lyon pour rien au monde.
Grande soeur de l’orchestre
Super- soliste, elle est un peu la patronne cachée de l’orchestre. Elle se dit « sereine et déterminée » . Avec beaucoup de psychologie, c’est elle qui assure le lien avec le chef d’orchestre permanent, pas toujours évident au fi l des ans. Elle avait largement participé au choix de Leonard Slatkin, l’actuel directeur musical de l’ONL, américain comme elle. Elle devrait à nouveau avoir son mot à dire pour le prochain chef permanent, en cours de recrutement. Wait and see…